Madagascar: un opposant condamné à deux mois de prison ferme

Romandie News

ANTANANARIVO - Le président de l'Association des maires de Madagascar (AMM), l'opposant Guy Maxime Ralaiseheno a été condamné jeudi à deux mois de prison ferme pour participation à une manifestation non autorisée et avoir refusé l'ordre de dispersion, a constaté l'AFP.

M. Ralaiseheno avait été arrêté le 20 novembre lors d'un rassemblement dans le centre-ville de la capitale Antananarivo, au cours duquel l'AMM avait appelé au report des élections communales du 20 décembre et à "la mise en place d'une transition neutre".

Le verdict a été prononcé dans l'après-midi au tribunal d'Anosy à Antananarivo, en présence de l'accusé qui a été immédiatement emmené par les policiers, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Notre président est condamné pour deux mois de prison ferme mais l'association n'est pas dissoute", a commenté un des vice-présidents de l'AMM, Eugène Grégoire, à la sortie du tribunal.

"Nous avons réclamé le report des élections communales, c'est l'idée principale de notre association. Ce n'est pas de destituer la transition", a souligné M. Grégoire.

Le régime d'Andry Rajoelina a reporté le 21 novembre ces élections communales anticipées à une date ultérieure pour des raisons "techniques et politiques".

Après un référendum constitutionnel le 17 novembre dernier, elles doivent être suivies de législatives en mars et d'une présidentielle en mai, conformément à un accord politique signé en août entre le pouvoir et une centaine de partis politiques.

Les trois mouvances des anciens présidents Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy, aujourd'hui dans l'opposition, refusent ce processus.

La communauté internationale n'a pas non plus donné son assentiment au plan de M. Rajoelina, jugeant l'initiative "pas assez consensuelle".

Par ailleurs, le directeur général de l'administration pénitentiaire, Tovonjanahary Ranaivo Andriamaroahina, a indiqué au cours d'une conférence de presse jeudi après-midi que trois responsables de l'opposition actuellement incarcérés, ont été transférés à une centaine de kilomètres de la capitale.

Fetison Rakoto Andrianirina, Stanislas Zafilahy et le pasteur Edouard Tsarahame sont désormais emprisonnés à la Maison Centrale d'Ambatolampy.

Leurs proches étaient sans nouvelles d'eux depuis six jours et ignoraient où ils étaient incarcérés.


"Il s'agit d'une mesure exceptionnelle prise pour des raisons de sécurité", a expliqué M. Andriamaroahina, évoquant des rumeurs "d'attaques éventuelles organisées contre les établissements pénitentiaires pour enlever les détenus".

Le procès des trois prévenus devait avoir lieu mardi. Il a été reporté au 25 janvier, les accusés n'ayant pas été présentés.

MM. Andrianirina, Zafilahy et Tsarahame sont issus des trois mouvances des ex-présidents Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy. Ils avaient été arrêtés le 11 novembre au lendemain d'une manifestation interdite dans la capitale.


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