Coutiti et Raoelina : « Rétablis », selon les autorités

Madagascar Tribune


« Le colonel Coutiti Assolant et le général Raoelina sont rétablis même s’ils n’ont pas encore retrouvé leur état de santé avant qu’ils ne se rendent » ; c’est ce que les autorités pénitentiaires ont déclaré à la presse. Les deux hommes auraient été victimes de tortures sans que les autorités au niveau de la gendarmerie ni celles qui les ont conduites à Tsiafahy ne l’admettent ouvertement. Apparemment, elles se rejettent la responsabilité d’une telle torture. Le colonel Ricahrd Ravalomanana n’exclut cependant pas que des éléments des forces qui les ont attrapés ne les aient rouées de coups car ils ont manifesté des menaces de revanche et/ou des paroles arrogantes à leur encontre ; « je me suis moi-même interposé et ai empêché qu’ils ne soient pas roués de coups. J’ai fait en sorte que tout le monde s’apaise » rapporte ce colonel de la Gendarmerie qui affirme qu’il ne sait pas ce qui s’est passé hors de l’enceinte et sur le chemin de Tsiafahy. En tout cas seuls les parents de Coutiti ont exhibé comme preuve des effets vestimentaires entachés de sang.

Samedi et dimanche derniers, des rumeurs qui ont circulé sur internet faisaient croire que le colonel Coutiti serait décédé des suites de ses blessures. Auparavant, le Pr. Zafy Albert avait dénoncé sur les médias que le colonel Coutiti serait entre la vie et la mort. Il aurait beaucoup de difficultés à parler et souffrirait de douleurs au thorax qui seraient le symptôme de côtes et de mâchoires brisées. Il serait également blessé à la tempe. Ce qui est certain, selon le Pr Zafy Albert, c’est qu’il ne communiquait plus que par écrit.


Rappelons que le Comité international de la Croix Rouge (CICR) a effectué une visite des officiers détenus en garde à vue à Ankadilalana. Il semble qu’il en fut de même auprès des officiers à Tsiafahy. Toujours est-il que l’opinion attend avec curiosité les rapports du CICR.

Les hauts responsables pénitenciers affirment avoir rencontré en personne les deux officiers et veulent persuader qu’il n’y a rien d’alarmant pour la vie de ces deux prisonniers. L’Administration pénitentiaire dispose de médecins qui suivent de près l’état de santé des deux individus et de tous les prisonniers. Quant à ces visites du CICR dans les prisons à Madagascar, elles entrent dans le cadre de procédures de routine fait-on comprendre à Faravohitra.

Pour l’instant, il faut avouer que l’association qui lutte contre les tortures conduite par une célèbre avocate, aujourd’hui membre de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), est demeurée muette sur les cas des officiers détenus à Tsiafahy. Plus muette en tout cas que l’ambassadeur de France, Jean Marc Châtaigner, qui a déclaré dans une interview que que s’il y a eu des mauvais traitements, il doit y avoir ouverture d’une enquête judiciaire pour que les auteurs répondent de leurs actes devant la justice.

Recueilli par Bill




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