Madagascar : la difficile sortie de crise

La Tribune d'Algérie


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Par Moumene Belghoul 


à Madagascar, malgré le succès du régime au référendum, la voie de sortie de crise n’est toujours pas à l’ordre du jour. La tentative de mutinerie militaire pèsera longtemps dans ce qui fait office de vie politique dans la grande île africaine. Et les premiers signes commencent à pointer du nez. Le calendrier s’en trouve ébranlé avec le report des élections communales prévues initialement en décembre. Les efforts de trouver une issue définitive à la crise sont pourtant palpables. Le Conseil œcuménique des Eglises de Madagascar a rencontré la Coordination nationale des organisations de la société civile pour discuter d’une éventuelle reprise de la médiation malgacho-malgache. Depuis le début de la crise, les médiations de tout acabit n’ont jamais abouti.
Début 2009, le même conseil œcuménique a échoué dans sa tentative d’empêcher la prise de pouvoir d’Andry Rajoelina. Ce dernier, soutenu par l’armée, faisait office de bélier face à ses contradicteurs. En août dernier, la Coordination a été laissé sur le carreau quand les partis politiques ont signé un accord de sortie de crise récusé par l’opposition. La nouvelle situation induite par les événements récents pourrait-elle changer la donne et redistribuer les cartes à Madagascar ? Le report des élections communales ouvre, en tout cas, une nouvelle fenêtre pour de nouvelles négociations où tout est possible. Le Conseil œcuménique et la Coordination pourraient probablement se placer à nouveau comme intermédiaires. Les deux entités détiennent une certaine audience, notamment sur le plan international, mais accusent une fragilité certaine à cause de querelles intestines, et sont décriées par le régime en place. Face aux incertitudes, Andry Rajoelina tente la fermeté. Il a rappelé fermement cette semaine que, si la Communauté des Etats d’Afrique australe (SADC) n’est pas décidée à accompagner le processus en cours, elle ne sera pas la bienvenue. L’armée malgache avait mis fin, le samedi 20 novembre, sans effusion de sang à une tentative de mutinerie d’un petit groupe d’officiers, qui appelait depuis quatre jours, sans aucun écho, à renverser le régime d’Andry Rajoelina jugé illégal. Environ 400 militaires avaient pris d’assaut une caserne, à environ 15 km dans la périphérie de la capitale, où étaient réfugiés une vingtaine d’officiers affirmant avoir «suspendu toutes les institutions» du pays. L’opération a duré environ une heure et a donné lieu à quelques échanges de tirs. Les soldats putschistes ont pénétré sans difficulté dans le camp du Bani (base aéronavale d’Ivato). Ils ont ensuite quitté les lieux sous les applaudissements de la foule. Cette crise s’est dénouée par la reddition des mutins sans effusion de sang ni perte de vie humaine. Mais elle a ouvert la voie à toutes sortes d’interrogations.

M.B.


http://www.latribune-online.com/suplements/international/43420.html



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