US State Dept: L'intimidation politique à Madagascar pourrait provoquer des sanctions VF-VA [pour large diffusion]






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http://www.america.gov/st/democracyhr-french/2010/January/20100115184810WCyeroC0.3110926.html

US State Dept

15 janvier 2010

L'intimidation politique à Madagascar pourrait provoquer des sanctions

Interview accordé à America.gov par le sous-secrétaire d'État adjoint aux affaires africaines, M. Karl Wycoff

Par Charles W. Corey
Rédacteur

Washington - Les États-Unis s'inquiètent de ce que l'empressement de tenir des élections législatives montré par le régime de-facto de M. Andry Rajoelina à Madagascar, actuellement prévues en mars, et le climat d'intimidation et l'unilatéralisme qui continuent de régner dans ce pays puissent conduire sous peu la communauté internationale à l'application de sanctions, a dit le sous-secrétaire d'État adjoint aux affaires africaines, M. Karl Wycoff. Si les acteurs politiques de cet État insulaire continuent d'entraver le retour prochain à un gouvernement constitutionnel, des sanctions pourraient s'ensuivre, a-t-il dit.

Dans un entretien accordé le 15 janvier à America.gov, M. Wycoff a dit : « Les États-Unis et la communauté internationale poursuivront leurs efforts visant à mettre au point et à soutenir un processus qui mènera prochainement à la restauration d'un gouvernement constitutionnel à Madagascar, mais les actions unilatérales qui perdurent, et l'incapacité de trouver un moyen mutuellement acceptable pour aller de l'avant, pourraient provoquer des sanctions de la part de la communauté internationale. »

Diplomate chevronné dont la carrière a englobé les affaires de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique centrale, M. Wycoff a souligné que les États-Unis demeuraient « profondément préoccupés » par la situation politique à Madagascar. « Nous appuyons une solution politique consensuelle et sommes entièrement opposés aux mesures unilatérales adoptées au cours des dernières semaines par le régime de-facto malgache. Nous ne les considérons pas comme un pas en avant pour Madagascar. De telles actions unilatérales ne feront que retarder le règlement de la situation politique et le retour d'un gouvernement constitutionnel », a-t-il indiqué. Ce dont Madagascar a le plus besoin en ce moment est « le retour aux accords de Maputo et d'Addis Abéba qui tous deux préconisent un processus intégratif devant mener à des élections organisées de consensus, ouvertes, libres et transparentes », a précisé M. Wycoff.

Concernant les actions unilatérales adoptées par le régime de-facto à Madagascar, M. Wycoff a souligné que celui-ci avait pris ainsi la décision d'organiser précipitamment des élections. « C'est inacceptable », a-t-il précisé, ajoutant que la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) avait publié un communiqué, le 14 janvier, rejetant cette démarche. M. Wycoff a aussi condamné la décision unilatérale de renvoyer le Premier ministre choisi par consensus.

« Les États-Unis s'inquiètent également du climat d'intimidation qui règne à Madagascar. L'arène politique a été fermée, les médias et les journalistes sont harcelés. L'opposition n'est pas en mesure de manœuvrer librement, les services de sécurité continuent d'enfreindre les droits de l'homme sans que rien ne soit fait pour y remédier, et cela a conduit à un climat d'intimidation », a dit M. Wycoff.

En raison de l'attention que les dirigeants du régime de-facto continuent de porter à leurs intérêts personnels et à leur avenir politique, le peuple malgache continue de souffrir aussi sur le plan économique, a ajouté le sous-secrétaire d'État adjoint aux affaires africaines.

« Étant donné l'absence d'établissement d'un processus de consensus pour la restauration à Madagascar d'un gouvernement constitutionnel, les États-Unis ont été contraints de mettre fin au programme de la Société du compte du millénaire (Millenium Challenge Corporation ou MCC) dans ce pays et de suspendre la participation de Madagascar à la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA). Par ailleurs, l'instabilité politique a entraîné la dégradation du climat des affaires sur l'île, ce qui a eu un effet très néfaste sur l'économie malgache. Ce qui semblait être, il y a peut-être un an et demi, une image positive de Madagascar - avant le début de cet imbroglio politique - où ce pays s'intégrait à la communauté internationale et tirait parti de l'accès au marché américain que lui conférait l'AGOA, cette image s'est transformée aujourd'hui en une situation négative pour le peuple malgache. Ce sont les Malgaches qui en paient les frais. »

Aussi les États-Unis ont-ils pris certaines mesures vis-à-vis de leurs relations avec Madagascar ; ils ont suspendu toute aide au régime et toute assistance autre qu'humanitaire, a indiqué M. Wycoff. « Nous savons que d'autres pays évaluent actuellement leurs relations avec Madagascar, au niveau de l'aide qu'ils lui accordent. Nous trouvons que l'assistance militaire est une question particulièrement problématique et nous nous demandons pourquoi quiconque voudrait continuer à fournir une telle assistance à un régime non constitutionnel. »

En conclusion, M. Wycoff a dit : « Les États-Unis appuient les démarches que la SADC continue d'entreprendre pour favoriser un processus acceptable pour la restauration d'un gouvernement démocratique et constitutionnel à Madagascar, et nous louons les efforts de l'ancien président mozambicain, M. Joaquim Chissano, en sa qualité de médiateur dans ce processus. Nous prenons note du communiqué publié hier par la SADC dans lequel elle exprime son intention de continuer à jouer ce rôle positif. Nous espérons également œuvrer de concert avec l'Union africaine alors qu'elle cherche à remettre en train le processus politique. »

L'État malgache a été précipité dans cette crise politique en mars 2009 quand l'ancien maire de la capitale, M. Rajoelina, s'est emparé du pouvoir.

 (Les articles du site «America.Gov» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://www.america.gov/fr/)

 

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L'article suivant est disponible en Anglais sur le site officiel du State Department Americain sur le lien suivant :

http://www.america.gov/st/democracyhr-english/2010/January/20100115174058WCyeroC0.9173199.html

US State Dept

15 January 2010

Political Intimidation in Madagascar May Prompt Sanctions

Interview with State Department Deputy Assistant Secretary Wycoff

By Charles W. Corey
Staff Writer

Washington — The United States is concerned about a rush to parliamentary elections in Madagascar, now scheduled for March, by the de facto regime of Andry Rajoelina. A continued atmosphere of intimidation and unilateralism may soon result in the leveling of sanctions by the international community, said Karl Wycoff, deputy assistant secretary of state for African affairs. Sanctions could result if political entities on the island continue to impede an early return to constitutional rule, he said.

In a January 15 interview with America.gov, Wycoff said, "The United States and the international community will continue their efforts to develop and support a process that leads to an early return of constitutional government in Madagascar, but continued unilateral action and failure to find a mutually acceptable way forward could draw sanctions from the international community."

Wycoff, a career diplomat whose portfolio includes East and Central Africa, said the United States remains "deeply concerned" about the political crisis in Madagascar. "We support a consensual and political solution, and we are completely opposed to the unilateral actions that the de facto regime has taken in recent weeks. We do not see that as a way forward for Madagascar." Such unilateral actions, he added, "will only delay the resolution of the political situation and a return to constitutional government." What is urgently needed, he said, is a "return to the Maputo Accord, the Addis Agreement, which both promote an inclusive process that leads to a consensual, open, fair, transparent election."

Asked about the regime's unilateral actions, Wycoff said the de facto regime has made a unilateral decision to rush to elections. "That is unacceptable," Wycoff stressed, while noting that the Southern African Development Community (SADC) January 14 issued a communiqué rejecting this approach. Wycoff also condemned the unilateral dismissal of the consensus prime minister.

"The United States," he stressed, "is also concerned about an atmosphere of intimidation in Madagascar. The political space there has been closed down; media and journalists are being harassed. Opposition figures are unable to operate freely and the security services are continuing to infringe human rights and this has not been addressed, which has lead to an atmosphere of intimidation."

Because of the continued focus by the de facto regime leaders on their personal interests and political future, the Malagasy people continue to suffer on the economic front as well, he said.

"Because of the failure to develop a consensual process for the return of Madagascar to constitutional rule, the United States has been forced to terminate the Millennium Challenge Corporation [MCC] program in Madagascar, to suspend Madagascar's participation in the African Growth and Opportunity Act [AGOA], and there has been a tremendous adverse impact on Madagascar's economy because the business climate has deteriorated because of this political instability. So what looked like a positive picture for Madagascar say a year and a half ago — before this political imbroglio started — where Madagascar was integrating itself into the global community and profiting from AGOA access to U.S. markets, this situation has turned negative for the Malagasy people. They are the ones paying the price."

The United States has taken steps in terms of its relationship with Madagascar by suspending all assistance to the regime in addition to all nonhumanitarian aid, he said. "We know that others are now reviewing their assistance relationship with Madagascar. We find military assistance is particularly problematic and question why anyone would want to continue military assistance to a nonconstitutional government."

"The United States supports continued SADC efforts to push forward an acceptable process to return Madagascar to democratic and constitutional rule, and we applaud the efforts of former [Mozambican] President Joaquim Chissano as a mediator in that process," Wycoff said. "We note the SADC communiqué from yesterday and SADC's intention to continue that positive role. We also look forward to working with the African Union [AU] as it seeks to get the political process back on track."

Madagascar was thrown into political crisis in March 2009 when Rajoelina, the former mayor of Madagascar's capital city, seized power.

 

 



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