Allocution de S.E. Marc Ravalomanana 63ème commémoration de l’insurrection de du 29 mars 1947 (VF)



 Madagascar Presidency





Allocution de S.E. Marc Ravalomanana

À l'occasion de la 63ème commémoration de l'insurrection de du 29 mars 1947

 

Chers Compatriotes,

 

29 mars 2010, 63ème commémoration de l'insurrection de 1947 qui a conduit à l'indépendance de Madagascar.

 

Dans son allocution au cours de sa visite officielle à madagascar, en 2005, le Président Jacques Chirac a officiellement déclaré que la manière dont on a réprimé le soulèvement des patriotes malgaches contre les autorités coloniales est « inacceptable ».

 

Nos relations avec la France remontent très loin dans le passé. Nous avons des liens historiques et culturels et nous avons le français et les mêmes valeurs en partage. Madagascar est un pays francophone, et nous sommes fiers d'être un pays indépendant.

 

La France abrite la plus grande communauté malgache à l'étranger. Ses membres contribuent à l'unité de la Francophonie dans la diversité. La plupart d'entre nous veulent vivre selon les grands principes républicains de liberté, d'égalité et de fraternité.

 

Nous savons tous ce qui se passe à Madagascar. Ces principes ont été foulés aux pieds.  En 12 mois, Madagascar a complètement changé à la suite du coup d'état en mars 2009. Le régime illégal qui en est issu a transformé un pays en forte croissance en un état de non droit.

Une crise politique, économique et sociale sans précédent a précipité le déclin de la grande Île. Toute manifestation des légalistes qui réclament le retour à l'ordre constitutionnel sont sévèrement réprimées.

 


La Communauté Internationale a unanimement condamné le coup d'état organisé avec un groupe de mutins. L'Union Africaine a décidé d'imposer des sanctions ciblées contre le régime illégal. L'objectif est de les faire revenir à la table des négociations pour qu'ils honorent les engagements qu'ils ont pris lors de la signature des Accords de maputo et d'addis abeba.

 

Les Accords de Maputo et d'Addis Abeba ont préconisé la réconciliation nationale et la mise en place des institutions de la transition, y compris le gouvernement d'union nationale, dont la tâche principale est de préparer, en étroite collaboration avec la Communauté Internationale, la tenue d'élections libres et transparentes.

 

À l'opposé d'un simulacre d'élections, résultant de décisions unilatérales qui s'apparentent au forcing, des élections vraiment libres et transparentes constituent la seule voie qui permet au peuple malgache de déterminer son avenir et l'avenir de la nation.

 

Nous espérons que la France et l'Union Européenne se joindront à l'Union Africaine pour imposer des sanctions contre le régime illégal.

Chaque jour de silence à Paris et à Bruxelles est un jour de désespoir pour les familles Malagasy qui ne peuvent plus nourrir leurs enfants.

 

L'histoire du soulèvement du 29 mars, organisé par les patriotes malgaches, nous montre qu'à la fin la liberté triomphe toujours malgré l'oppression et les persécutions.

 

J'ai foi en la France. Je ne crois pas que la France restera silencieuse pour toujours, parce que la vision de la France va changer.

 

La France, et particulièrement ses dirigeants, ont une grande responsabilité par rapport à la situation à Madagascar. J'espère que le Président Nicolas Sarkozy se joindra à la Communauté Internationale pour imposer des sanctions contre le régime illégal, ou qu'il interviendra personnellement pour forcer les autorités de fait à honorer les engagements qu'ils ont pris lors de la signature des Accords de maputo et d'addis abeba, afin que les valeurs démocratiques triomphent de nouveau à Madagascar.

 

L'armée malgache et les forces de l'ordre ont également leur part de responsabilité. Les officiers, les sous-officiers et les simples soldats, policiers ou gendarmes doivent être conscients de leurs rôles. Nous sommes des compatriotes, et notre patriotisme doit nous unir au lieu de nous diviser. Tournons une nouvelle page. Le moment de la réconciliation est venue. Oeuvrons ensemble pour rebâtir un nouveau Madagascar.

 


Chers Compatriotes,

 

Le 29 mars 2010 représente un tournant critique dans l'histoire de notre nation. Les yeux du monde sont braqués sur nous. Dans l'adversité, le peuple malgache a toujours fait preuve de sagesse et de discernement.

 

J'insiste toujours sur la réconciliation nationale. Restons solidaires, dans le respect du droit, du Fihavanana et des valeurs malgaches, et prenons en main l'avenir de notre chère patrie pour laisser un Madagascar en paix et prospère aux futures générations.

 

Que Dieu nous bénisse.

 

 

Marc Ravalomanana

 


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