Accéder au contenu principal

Communiqué: Madagascar National Conference (Version Française )


De : Office of the President Ravalomanana
Date : 19 juillet 2010 22:18



MADAGASCAR CONFERENCE NATIONALE

Le dialogue national sur Madagascar est arrivé à un point où toute action unilatérale n'a aucune chance de bénéficier de la légitimité populaire sans les principales mouvances politiques concernées. Toute suggestion de tenue d'une conférence nationale devrait être considérée en premier lieu à travers cet impératif.
Plusieurs conférences nationales tenues sur le Continent Africain ont abouti à des résultats satisfaisants. Le dialogue inter-congolais, la CODESA et le MPNP en Afrique du Sud, ainsi que de nombreuses conférences nationales tenues à travers l'Afrique dans les années 90, constituent des exemples d'accords conclus ayant débouché à des élections multipartites. Elles sont toutes entièrement inclusives et ont ainsi permis à de véritables négociations au cours desquelles des accords ayant force exécutoire ont été conclus.
Il est incontestable qu'une conférence nationale visant la légitimation d'actions unilatérales ne concourra pas au processus initié par la SADC. Si l'arène politique n'est pas suffisamment aplanie, la convocation d'une conférence nationale ne permettrait pas la normalisation de la pratique politique et la démocratisation à Madagascar. Tant que des prisonniers politiques croupissent toujours en prison ou sont encore en détention et tant que les médias sont encore muselés par le régime de facto, l'arène politique n'est pas encore bien préparée. La Conférence sera vouée à l'échec si elle vise à renforcer le statut actuel du régime de facto ou à attirer de nouveaux alliés politiques dans son giron.
Nous soutenons fermement une conférence nationale si elle contribue à la résolution de la crise politique. Nous la soutenons si elle traite l'ordre du jour déjà identifié dans les Accords de Maputo et d'Addis-Abeba et dans le communiqué de Pretoria. Nous accorderons notre soutien à une telle conférence si elle répond aux critères suivants:
  1. Elle doit être inclusive: tous les principaux mouvements politiques et les autres forces vives de la Nation doivent être représentés,
  2. Elle doit être conduite dans l'esprit et le cadre du processus de la SADC et doit concourir à la mise en œuvre des accords,
  3. Elle ne doit pas avoir un ordre du jour ou une feuille de route préconçu(e) qui n'a pas fait l'objet d'un accord négocié par toutes les principales parties prenantes et qui a déjà été déterminé avant la Conférence,
  4. La situation politique doit être suffisamment normalisée par le biais de mesures favorisant la création d'un climat de confiance permettant la participation des dirigeants politiques et des Mouvances, sans aucune contrainte ou restriction.
Nous restons attachés au processus de médiation initié par la SADC et le Président Chissano. Par conséquent, nous ne sommes pas disposés à accepter toute suggestion qui pourrait compromettre ce processus. Nous serons prêts à y participer à la seule et unique condition d'être convaincus que la Conférence en question constituera un appui et une consolidation du processus de la SADC. Nous ne sommes pas rigides au sujet des dispositifs procéduraux. Mais nous sommes pleinement conscients de l'importance des procédures pouvant générer la légitimité d'un accord. Nous sommes donc tenus de rester intransigeants sur le principe que les procédures appropriées et de nature démocratique doivent toujours être respectées. Une conférence mal conçue peut anéantir tous les progrès réalisés jusqu'ici. Par conséquent, nous recommandons une éventuelle conférence nationale s'inscrivant dans le processus de médiation, et dont la tenue ne peut être effectuée sans accord mutuel.
SEM Marc Ravalomanana
Chef de file de la Mouvance Ravalomanana
17 juillet 2010




Posts les plus consultés de ce blog

Madagascar : La génération Z se soulève contre les coupures d'électricité et d'eau

  Une vague de protestations sans précédent secoue actuellement Madagascar, portée par une jeunesse déterminée qui refuse la résignation face aux conditions de vie dégradées. Ce mouvement, baptisé "Gen Z", illustre la colère d'une génération qui exige des changements concrets dans un pays où trois quarts de la population vit sous le seuil de pauvreté. Des coupures qui exaspèrent le quotidien Au cœur de cette mobilisation se trouve une revendication simple mais vitale : l'accès constant à l'eau et à l'électricité. Les habitants d'Antananarivo, la capitale, subissent des coupures incessantes qui laissent souvent les foyers et entreprises sans électricité pendant plus de 12 heures d'affilée. Ces dysfonctionnements répétés paralysent l'économie locale et rendent la vie quotidienne particulièrement difficile. Pour une population où environ 75% des 30 millions d'habitants vivent dans la pauvreté selon les données de 2022, ces problèmes d'infra...

Madagascar : La dissolution du gouvernement ne suffit pas, la Gen Z continue la lutte

  Face à la pression populaire croissante, le président Andry Rajoelina a annoncé le 29 septembre la dissolution de son gouvernement. Cette décision intervient après des jours de manifestations qui ont fait au moins 22 morts et plus de 100 blessés selon les Nations Unies, un bilan que les autorités malgaches contestent sans toutefois fournir de chiffres officiels. Un bilan humain tragique Parmi les victimes de cette répression figurent deux bébés qui auraient été asphyxiés par les gaz lacrymogènes utilisés massivement par les forces de l'ordre. Les protestations, qui avaient commencé pacifiquement, ont rapidement dégénéré face à l'intervention disproportionnée des forces de sécurité. Selon l'ONU, les forces de l'ordre sont intervenues avec une force excessive, lançant des gaz lacrymogènes, battant et arrêtant des manifestants. Certains policiers auraient même utilisé des munitions réelles contre la foule. Ces arrestations, qualifiées d'arbitraires par plusieurs o...

Boeing, Iran, Madagascar : les faits, les questions, le contexte

  (Agence Ecofin) - Une affaire d’apparence administrative expose Madagascar à une controverse à portée internationale. Cinq avions de type Boeing 777, brièvement enregistrés auprès de l’Aviation civile malgache dans le cadre d’un convoyage technique, se retrouvent dans la flotte d’une compagnie iranienne soumise à des sanctions. L’Autorité de l’aviation civile du pays dénonce une fraude et se défend de toute complicité. L’enquête en cours soulève des interrogations sur la solidité des dispositifs de régulation, dans un contexte diplomatique déjà tendu entre Madagascar et les États-Unis. Lire l'article