Bois de rose : les opérateurs défient de la HAT

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Dans la région de la SAVA, en particulier à Antalaha, les opérateurs du secteur bois de rose s’insurgent contre la manœuvre de la HAT qui veut relancer l’exportation en situation de monopole. La crise de confiance envers un régime non élu et qui légifère comme il veut selon ses intérêts du moment est exacerbée. Le ton monte et tourne à la défiance envers une autorité devenue un déloyal concurrent.

Les opérateurs et les entreprises qui ont une activité légale et déclarée dans la filière bois de rose contestent la stratégie de la HAT qui veut tout contrôler pour que l’Etat puisse devenir le seul exportateur. Andry Rajoelina doit justifier cet interventionnisme qui viole délibérément une loi qu’il a à maintes reprises rappelée, à savoir l’interdiction des transports et de l’exportation de bois de rose. C’est le ministère de l’Environnement qui va assurer le transport et la HAT la mise en vente sur le marché international.

Fin juillet 2011, le ministère de l’Environnement a déclaré avoir saisi plus de 4000 rondins de bois de rose. Depuis, d’autres cargaisons illicites ont été saisies. La HAT reprend la suite du trafic en le rendant légal quand c’est l’autorité qui vend les bois de rose. Par un coup de baguette magique qui a la forme d’un petit décret maison, l’exportation de bois de rose est de nouveau ouverte et l’Etat qui l’a interdite est le seul opérateur autorisé. L’argent sale devient tout blanc et prêt à être ajouté dans la caisse de l’Etat pour financer des projets sociaux qui relèvent de la propagande pré-électorale.

Les opérateurs qui ont eu l’autorisation d’exporter notamment lors de la dernière mesure d’exception appliquée par la HAT contestent et ne comprennent pas pourquoi ils n’ont pas le droit d’exporter leur stock légal. Le ministre de l’Environnement avait évoqué au départ un pourparler avec ces opérateurs pour que l’Etat puisse négocier la vente de leur stock. Dans ce schéma, la HAT devrait alors réaliser une plus-value en tant que revendeur. Or, les opérateurs craignent la saisie pure et simple de leurs bois.

« Les gens qui ont des stocks essaient de trouver les moyens de les exporter, pour éviter cela, ils seront obligés de déclarer leur stock », a prévenu Andry Rajoelina. Le chef de l’autorité veut ainsi instaurer le contrôle de l’Etat sur le niveau de stock pour savoir si un opérateur a exporté clandestinement du bois de rose. Les intéressés sont remontés contre l’autorité de fait et crient à la diabolisation de leur profession à des fins intéressées. « On préfère mourir avec notre bois que de les donner aux autorités », crie de rage un opérateur.

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