MADAGASCAR: Insécurité alimentaire – L’étau se resserre

IRIN


Le centre de santé d’Androka, une ville du district d’Ampanihy, dans le sud-ouest de Madagascar
 
ANTANANARIVO, 7 février 2011 (IRIN) - Confrontées à une insécurité alimentaire accrue, conséquence de plusieurs années de pertes de récoltes consécutives et de la période de soudure actuelle, les populations de certaines régions du sud de Madagascar se sont résolues à consommer du fourrage pour survivre.

« Depuis quelque temps, la population a modifié ses habitudes alimentaires : de nombreux habitants consomment les cactus rouges que l’on donne généralement au bétail, ou du tamarin mélangé à de l’eau et à de la terre », a dit Harinesy Rajeriharineranio, qui coordonne les opérations menées dans le sud de Madagascar par Actions Socio-sanitaires et Organisation Secours (ASOS), une ONG spécialisée dans la santé et l’assainissement, et sise à Fort Dauphin, une ville du sud-est du pays.

Après trois années consécutives d’un climat peu clément et en raison de la « décapitalisation » croissante de l’économie rurale dans le sud (les populations vendant leur bétail et leurs biens pour survivre), quelque 720 000 personnes se trouvent actuellement touchées par l’insécurité alimentaire.

Selon le bureau du Programme alimentaire mondial (PAM) à Madagascar, la sécheresse a provoqué une perte généralisée des récoltes de maïs dans les régions d’Atsimo Andrefana, Androy et Anosy (sud). La période de soudure, entre le moment où la récolte précédente a été consommée et le moment où la nouvelle production est prête, commence en octobre et se termine vers le mois de mars.

« Les informations communiquées par nos partenaires locaux depuis le début de la période de soudure, en octobre, nous indiquent que les populations ont déjà commencé à adopter des stratégies de survie négatives, notamment à consommer leurs propres semences ou des aliments mauvais pour la santé, et à vendre leurs biens... que les hommes quittent ces régions, ce qui rend les femmes et les enfants encore plus vulnérables », a dit à IRIN Krystyna Bednarska, représentante nationale du PAM.

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