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Parti TGV : lettre à la SADC, le bluff

madonline



Le parti TGV se dévoile à la SADC par une lettre dans la quelle elle demande la reconnaissance internationale. Le parti vainqueur des municipales d’Antananarivo rappelle qu’il a le pouvoir sur tout Madagascar et qu’il a déjà fait quelques concessions. Le plaidoyer est assez maladroit car il prétend une application unilatérale de la feuille de route Simao qui n’a pas encore été signée.
Le TGV joue au poker menteur dans l’arène politique nationale et essaie de faire de même sur le plan international. En tout cas, le parti d’Andry Rajoelina ne se cache pas du fait qu’il a gardé la main mise sur le pouvoir. Il se vante auprès de la SADC des étapes unilatérales franchies comme l’organisation d’un référendum, la constitution d’un gouvernement de consensus sans les autres mouvances mais supposée en application de la feuille de route. 

Officiellement, le parti qui a accédé au pouvoir par une élection municipale dans une seule circonscription sollicite la communauté internationale de le reconnaître comme les dirigeants légaux de Madagascar. Le régime TGV avance ses atouts et parle de ce qui a été réalisé à la suite du paraphe de la feuille de route Simao, à savoir la démission du premier ministre (Camille Vital), la nomination d’un nouveau premier ministre de consensus (Camille Vital) et la constitution d’un gouvernement d’Union nationale (avec 9 ministres reconduits).

« Le TGV a fait beaucoup de sacrifice en laissant des places à d’autres », lit dans un communiqué le membre du CST Roberto Raharoarilala. Le parti de Rajoelina prétend n’avoir que deux ministres reconduits (Mamy Ratovomalala et Hajo Andrianainarivelo) alors qu’il a proposé cinq noms. Or, des ministres qui ont fait parti du gouvernement insurrectionnel sur la place du 13 mai sont toujours là comme les Christine Razanamahasoa et Nadine Ramaroson.

Les trois mouvances ont dénoncé le remaniement du gouvernement TGV qui est composé majoritairement par la mouvance Rajoelina dont certains ont déjà été membres du CST. L’accord unilatéral d’Ivato a élargi le cercle de la mouvance. Le débauchage du TIM et de la mouvance Ravalomanana constitue un joker pour la HAT.

Le parti TGV demande à la SADC d’activer le processus vers la reconnaissance internationale. « C’est un chemin sur lequel on ne peut plus faire marche arrière, a lancé la présidente Lanto Rakotomavo à l’endroit de la troïka, les malgaches attendent de vous ». La vice-présidente du congrès de la HAT  demande aux ministres de travailler pour la reconnaissance internationale afin de pouvoir tenir les élections cette année 2011. Avec un gouvernement ouvert, « que l’on ne dise pas que le TGV a gagné les élections car il a tout organisé », affirme Lanto Rakotomavo. 

Les trois mouvances ont dépêché des représentants pour faire du lobbying auprès de la SADC. En tout cas, les camps Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy affirment vouloir se conformer à la décision de la troïka. Dénonçant le faux consensus que la mouvance Rajoelina essaie encore d’établir pour bluffer la communauté internationale, l’opposition à la HAT demande une conférence au sommet des chefs de file de mouvance et d’autre sensibilité. Les trois mouvances demandent à revoir la feuille de route Simao et les accords de Maputo pour trouver un vrai consensus.


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