Passe d’armes entre Chissano et Ramaroson Raharison

Madagascar Tribune


Datée du vendredi 10 septembre dernier, une lettre de Joaquim Chissano déclinant l’invitation du gouvernement malgache à assister à la Conférence nationale actuellement en cours a été publiée dans la presse.
L’ancien Président mozambicain y revient en détail sur les consultations qu’il a faite depuis que Andry Rajoelina lui a fait part par une lettre du 31 mai 2010 d’un dialogue malgacho-malgache. Il souligne que son soutien et celui de la communauté internationale à un tel processus est conditionné au fait que celui-ci soit crédible, transparent, neutre, consensuel et inclusif.
La lettre rappelle qu’en raison de la concurrence que la COSC et l’AOSC se faisaient, la SADC a poussé à l’émergence de la Coordination nationale des organisations de la société civile (CNOSC) rassemblant COSC, AOSC et KMF/CNOE.
Des progrès ont été depuis enregistrés, même s’il y a eu de sérieux problèmes d’ordre organisationnel et méthodologique et qu’il a été jugé par la CNOSC préférable de suspendre les consultations le 27 août 2010.

Aux yeux de Joachim Chissano, la controverse sur la convocation de la conférence nationale semble refléter les positions divergences entre une partie des forces politiques malgaches d’une part, et le Gouvernement et la HAT d’autre part. Dans ce contexte, le financement de la conférence nationale par le gouvernement remettrait en cause la neutralité, l’impartialité et la transparence du processus, car le gouvernement serait accusé de s’ingérer et de manipuler le processus ce qui va tendre vers l’unilatéralisme.
Continuant à être favorable à un dialogue malgacho-malgache, la Médiation de la SADC considère donc qu’il est essentiel de conclure au préalable un accord politique sur la gestion de la transition avant la conférence nationale.
Le Ministre malgache des Affaires étrangères, Hippolyte Ramaroson Raharison, a pour sa part répondu aux arguments de Joaquim Chissano. Le fait que l’État malgache finance cette rencontre destinée aux Malgaches n’en fait pas une réunion unilatérale, a-t-il argumenté. Si le contribuable malgache ne finance pas une telle rencontre, a-t-il demandé, quel contribuable de quel autre pays le fera ?

Il relève que Joachim Chissano lui-même soulève dans sa lettre un certain manque de professionnalisme de la CNOSC, et souligne que la date du 13 septembre a été avancée depuis longtemps et que la CNOSC en était parfaitement informée tout au long du processus. Personne ne l’a donc exclue, et ce n’est pas parce qu’elle est absente que le processus de la conférence nationale n’est pas inclusif. Pour preuve, il énumère la liste de personnalités considérées un temps comme proches de Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka, Albert Zafy ou qui assistent à la conférence, comme Raharinaivo Andrianantoandro, Jean Émile Tsaranazy et les membres du HPM.
Face à une question sur le risque de non reconnaissance internationale, le ministre a répondu avec le sourire : « Pendant 50 ans, Madagascar avait la reconnaissance internationale, avons-nous progressé ? »
Recueilli par Yann


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