Accéder au contenu principal

Agro-alimentaire : De gros contrats refusés

L'Express de Madagascar


La Grande Ile a été sollicitée par plusieurs pays pour fournir des zébus. Incapable de répondre à la demande, Madagascar a dû refuser.

L'offre ne répond pas à la demande. Le ministre de l'Elevage, Jean De Dieu Maharante, a revélé à la presse, lors de la présentation des vœux du ministère à Soavinimerina hier, que plusieurs pays,dont Maurice et la Turquie ont sollicité Madagascar pour fournir des zébus. « Rien que les pays arabes nous ont commandé 100 000 têtes de zébus par mois », révèle le ministre. Mais la Grande Ile a dû refuser, n'étant pas capable d'approvisionner des marchés à long terme. « Si nous avons accepté d'exporter, tous nos zébus auraient risqué de disparaître », justifie-t-il. (Le nombre total de zébu à Madagascar est en effet estimé à environ 9 800 000 têtes).

Refonte totale
Avant de procéder à l'exportation, le ministère suggère d’abandonner l'élevage traditionnel. Jean De Dieu Maharante explique que « seule la professionnalisation permettra au secteur d'intégrer le circuit financier ». Il a enchéri que le secteur dont s'occupe son ministère, peut contribuer largement au développement économique du pays, mais il a été longtemps négligé. Ainsi pour l'année 2011, son équipe va travailler dans la multiplication et l'amélioration de la race des espèces animales qui pourraient être exportées. Pour le coût de la réalisation de ces projets, le ministre revèle l'existence d'investisseurs potentiels qui attendent que « la situation politique soit réglée ».
Concernant l'embargo européen sur les viandes de zébus de Madagascar depuis 1997, le Secrétaire général du ministère, Arsène Ralambofiringa a fait part à la presse que « le ministère fera tout pour qu'il soit levé. Les éleveurs seront formés pour que les produits atteignent les normes exigées par le marché européen ». Un technicien a révélé que parmi les normes, il y a par exemple la multiplication du nombre des vétérinaires, très peu nombreux dans la Grande Ile. La ré-exportation des viandes de zébus en Europe repose en effet sur « la mise en place d'un service vétérinaire compétent, capable de détecter les maladies dont pourraient souffrir les zébus ».
 
Judicaëlle Saraléa

Posts les plus consultés de ce blog

Madagascar : La génération Z se soulève contre les coupures d'électricité et d'eau

  Une vague de protestations sans précédent secoue actuellement Madagascar, portée par une jeunesse déterminée qui refuse la résignation face aux conditions de vie dégradées. Ce mouvement, baptisé "Gen Z", illustre la colère d'une génération qui exige des changements concrets dans un pays où trois quarts de la population vit sous le seuil de pauvreté. Des coupures qui exaspèrent le quotidien Au cœur de cette mobilisation se trouve une revendication simple mais vitale : l'accès constant à l'eau et à l'électricité. Les habitants d'Antananarivo, la capitale, subissent des coupures incessantes qui laissent souvent les foyers et entreprises sans électricité pendant plus de 12 heures d'affilée. Ces dysfonctionnements répétés paralysent l'économie locale et rendent la vie quotidienne particulièrement difficile. Pour une population où environ 75% des 30 millions d'habitants vivent dans la pauvreté selon les données de 2022, ces problèmes d'infra...

Madagascar : La dissolution du gouvernement ne suffit pas, la Gen Z continue la lutte

  Face à la pression populaire croissante, le président Andry Rajoelina a annoncé le 29 septembre la dissolution de son gouvernement. Cette décision intervient après des jours de manifestations qui ont fait au moins 22 morts et plus de 100 blessés selon les Nations Unies, un bilan que les autorités malgaches contestent sans toutefois fournir de chiffres officiels. Un bilan humain tragique Parmi les victimes de cette répression figurent deux bébés qui auraient été asphyxiés par les gaz lacrymogènes utilisés massivement par les forces de l'ordre. Les protestations, qui avaient commencé pacifiquement, ont rapidement dégénéré face à l'intervention disproportionnée des forces de sécurité. Selon l'ONU, les forces de l'ordre sont intervenues avec une force excessive, lançant des gaz lacrymogènes, battant et arrêtant des manifestants. Certains policiers auraient même utilisé des munitions réelles contre la foule. Ces arrestations, qualifiées d'arbitraires par plusieurs o...

Boeing, Iran, Madagascar : les faits, les questions, le contexte

  (Agence Ecofin) - Une affaire d’apparence administrative expose Madagascar à une controverse à portée internationale. Cinq avions de type Boeing 777, brièvement enregistrés auprès de l’Aviation civile malgache dans le cadre d’un convoyage technique, se retrouvent dans la flotte d’une compagnie iranienne soumise à des sanctions. L’Autorité de l’aviation civile du pays dénonce une fraude et se défend de toute complicité. L’enquête en cours soulève des interrogations sur la solidité des dispositifs de régulation, dans un contexte diplomatique déjà tendu entre Madagascar et les États-Unis. Lire l'article