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Simao au CEDS : « Un accord en gestation »

L'Express de Madagascar



Simao a rendu visite aux auditeurs du CEDS. D’après lui, un accord se ferait entre la communauté internationale et le gouvernement malgache .
L’émissaire de la Sadc à Madagascar, le Dr Leonardo Simao s’est entretenu hier à Androhibe avec les auditeurs du Centre d’Etudes diplomatiques et stratégiques (CEDS). Leonardo Simao a déclaré à cette occasion,l'existence « d’une discussion entre
la communauté internationale et le gouvernement malgache ». Et lui de répondre à une question sur le bureau de liaison de la Sadc, « ce bureau est nécessaire pour la reconnaissance internationale, en accompagnement du processus de résolution de la crise. Nous négocions d’abord une feuille de route pour diriger la Transition entre les parties prenantes, et ensuite de discuter sur un accord entre la communauté internationale et le gouvernement, avec obligations mutuelles des deux parties ».
Mais Leonardo Simao s’est aussi exprimé, à cœur ouvert, sur d’autres points chauds du passé. Selon lui, il n’a jamais été question d' un déploiement des forces militaires de la Sadc. « Les décisions sont prises par des organes compétents et responsables. Il n’y a aucun document attestant cette décision », a déclaré l’émissaire de la Sadc qui confie cependant, comme une allusion à la supposée partialité de la Sadc envers l’ancien président de la République Marc Ravalomanana qu’« il y avait une certaine sympathie de la Sadc envers l' ancien chef d’État, non parcequ’il était un bon président, mais parce qu’il a été élu ». À une certaine période, les partisans du pouvoir ont à tort ou à raison soupçonné la Sadc, et surtout le médiateur en chef Joaquim Chissano de pencher en faveur de Marc Ravalomanana.
Dynamique de la politique
Sur une question d’un auditeur concernant le cas de l’ancien président de Madagascar, c’est à dire l’amnistie, le docteur reconverti en diplomate, a renvoyé le sujet aux Malgaches. « Nous n’avons pas d’opinion sur cela, car c’est un problème interne à discuter entre les Malgaches . Le Congrès de la transition et le Conseil supérieur de la transition doivent être des organes représentatifs afin de créer une plateforme pour permettre à la classe politique de discuter ». Pour montrer le choix qui s’offre aux Malgaches, il a notamment cité en exemple le cas du Mozambique qui a décidé d’appliquer une amnistie générale, ou encore l’Afrique du sud qui a créé une commission réconciliation et vérité, juste après les moments forts de l’Apartheid.
Les auditeurs ont une fois de plus fait preuve de beaucoup de clairvoyance, demandant des explications au médiateur, sur des points plus en rapport avec les derniers évènements politiques impliquant la Sadc, comme la participation des mouvances aux négociations.
« Il faut voir la dynamique de la politique malgache, en commençant par les mouvances Rajoelina et Ravalomanana. Ensuite celles des deux anciens chefs d’État. Il est impossible de discuter avec plus de cent soixante partis politiques, mais tous ont les mêmes droits », s’est expliqué Leonardo Simao sur une question concernant l’élargissement des discussions. Et de poursuivre que « certains font de l'auto exclusion pour diverses raisons. La participation au processus ne signifie aucunement unanimité ». En outre, Leonardo Simao a conseillé qu’« il est préférable que toutes les forces du pays participent, mais en adhèrant aux règles ».
Misaina Rakotondratsima


http://www.lexpressmada.com/simao-au-ceds-madagascar/20342--un-accord-en-gestation-.html

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