23 personnes auraient succombé à la peste pulmonaire à Madagascar, entre fin janvier et fin février 2011.
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La peste revient régulièrement dans la Grande île, faisant chaque année des dizaines de morts. Ces dernières semaines, en pleine saison des pluies, les informations communiquées par le ministère de la Santé font état d’une cinquantaine de cas et au moins 23 morts, la peste pulmonaire se transmettant facilement. Et chose inhabituelle, les deux tiers de ces décès sont survenus dans le district d’Ambilobe, sur la côte nord-ouest.
Les chercheurs de l’institut Pasteur d’Antananarivo ont déjà fait des prélèvements dans le district d’Ambilobe, et sont dans l’attente des résultats. Ce qui étonne, c’est qu’en général, la peste se propage, via des puces, à une certaine altitude, à partir de 800 mètres. Et Ambilobe est sur la côte…
En fait, la proximité, dans les terres, du massif de Tsaratanana, pourrait expliquer pourquoi la zone a été touchée, comme le sont chaque année les Hauts Plateaux.
Au ministère de la Santé, on ne veut pas sombrer dans la psychose. La situation est malheureusement « normale » en cette période, où de nombreuses zones sont enclavées à cause des pluies ou même du récent cyclone. Et les centres de santé sont bien souvent difficilement accessibles – alors que la maladie est traitée gratuitement.
Les chercheurs de l’institut Pasteur d’Antananarivo ont déjà fait des prélèvements dans le district d’Ambilobe, et sont dans l’attente des résultats. Ce qui étonne, c’est qu’en général, la peste se propage, via des puces, à une certaine altitude, à partir de 800 mètres. Et Ambilobe est sur la côte…
En fait, la proximité, dans les terres, du massif de Tsaratanana, pourrait expliquer pourquoi la zone a été touchée, comme le sont chaque année les Hauts Plateaux.
Au ministère de la Santé, on ne veut pas sombrer dans la psychose. La situation est malheureusement « normale » en cette période, où de nombreuses zones sont enclavées à cause des pluies ou même du récent cyclone. Et les centres de santé sont bien souvent difficilement accessibles – alors que la maladie est traitée gratuitement.
Malgré la sensibilisation, le nombre annuel de victimes a tendance à stagner.
Au-delà de la désinfection d’urgence, l’état de l’assainissement dans la Grande île ne permet pas, pour le moment, d’envisager l’éradication de la maladie.
Trois grands foyers de peste dans le monde
Partout où il y a des foyers de peste dans le monde, il peut y avoir des cas de peste pulmonaire, explique d’abord Elisabeth Carniel, qui travaille à l’Institut Pasteur à Paris et pour l’OMS sur les bactéries Yersinia, notamment celle qui donne la peste.
Si le bacille va jusqu’au poumon, c’est qu’il y a eu, auparavant, un cas de peste bubonique. Une personne a été infectée par une puce, l’un de ses ganglions s’est enflammé, c’est ce qu’on appelle un bubon. Les rongeurs sont le réservoir de cette puce. Il suffit qu’une personne ait la peste bubonique pour transmettre la maladie à d’autres humains par le biais de postillons. Et lorsque le bacille arrive aux poumons, c’est un cas de peste pulmonaire.
Il y a trois grands foyers de peste dans le monde.
- L’Afrique continue d’être le continent le plus touché. Madagascar et la République démocratique du Congo sont les deux foyers les plus actifs. Et il y a des cas plus au sud, notamment au Zimbabwe.
- L’Asie avec la Chine, un très gros foyer ; le Kazakhstan ; le Vietnam et l’Inde.
- L’Amérique latine : il ya eu uneépidémie récemment au Pérou ; la Bolivie ; le Brésil où la situation est plus calme actuellement, et même les Etats-Unis.
Depuis les années 90, la peste est revenue dans des pays où elle avait disparu comme l’Algérie (2003 et 2009) ; la Libye (2009) où il n’y avait pas eu de cas depuis 25 ans.
En général, ce sont les gens les plus pauvres qui attrapent cette maladie, explique encore Elisabeth Carniel. Pour être sûrs qu’on ne volera pas leur récolte, ils l’installent souvent dans leur habitation, près de leur lit. Cela attire les rongeurs, et donc les puces dans ces maisons qui, de plus, ont souvent des toits en paille. Pour assainir l’environnement, il faudrait commencer par supprimer ces toits en paille. Lorsque survient un cas de peste, des équipes de désinsectisation viennent dans la maison pour éradiquer les puces. Le pire de tout, c’est de chercher à éliminer les rongeurs et pas les puces. De toute façon, vouloir éradiquer les rongeurs n’a pas de sens car les quelques couples restants feront d’instinct plus de petits par portée pour protéger leur espèce.
A Madagascar, en principe, chaque fois qu’il y a un cas de peste, une équipe vient pour désinsectiser et éliminer les puces.