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Faits divers/ Ankatso: Un homme brûlé vif

L'Express de Madagascar

Une foule intéressée par l’atrocité qu’a vécu le jeune homme.
Une foule intéressée par l’atrocité qu’a vécu le jeune homme.
 
Les étudiants habitant la cité d’Ankatso II ont appréhendé un présumé voleur. Ils l’ont brûlé au bord de la route, hier vers 2 h45mn du matin.

Atroce. Un jeune homme d’environ 25 ans a trouvé la mort, après avoir été brûlé vif devant le bureau du Croua. Ses mains et ses pieds étaient attachés par des cordes en plastique. Totalement défigurée, la partie supérieure de son corps a été entièrement brûlée. Il y avait, pas loin de lui, une pince coupante et une paire de petits ciseaux.

La partie inférieure n’a subi aucune brûlure. En effet, son pantalon jean bleu est resté intact, ainsi que sa ceinture. Le cadavre avait encore à ses poignets une montre et un bracelet argenté, mais ses chaussures ont disparu.

Selon l’explication apportée par le concierge de la cité « Préfa » Ankatso II, qui a alerté les responsables après avoir vu le jeune homme agonisant de ses brûlures, « une soixantaine d’étudiants sont venus frapper à ma porte vers 2h30mn du matin. Ils ont demandé un pneu et de l’essence pour brûler le voleur qu’ils ont arrêté. Je leur ai répondu que je n’en avais pas.

Et ils sont partis. J’ai tout de suite pensé qu’il fallait prévenir mes collègues agents de sécurité, mais ces étudiants m’en ont empêché. J’ai dû rester dans mon foyer ».

Vérité floue
Les versions des habitants sont diverses. Les responsables du Croua ont affirmé « qu’on ignorait vraiment si c’était un voleur ou non. Ce qu’on sait, c’est qu’il y avait un voleur pourchassé par les étudiants depuis 2 heures du matin. »

« On a entendu crier au voleur vers 2 heures. Mais, étant seule dans mon foyer, je n’ai pas osé sortir », explique Landy, étudiante habitant dans cette cité d’Ankatso II.

Selon le président du fokontany des 5 A, Tsiavony Augustin, « la victime est un travailleur qui allait rejoindre son foyer. Un des jeunes qui chantaient au bord de la rue, vers 21 heures, a crié que ses trois amis et lui étaient des voleurs. Les trois autres ont pu se sauver mais le défunt n’a pas bougé. Ils l’ont soupçonné d’être un voleur et l’ont tué ».

Le Bureau municipal d’hygiène s’est rendu sur place vers 11 h45mn. Jusqu’à hier soir, aucune arrestation n’a eu lieu.


Volana Rakotoharimanana

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