Accéder au contenu principal

La communauté internationale pourrait prendre part à la sortie de crise à Madagascar

Zinfos974
A Madagascar, on se rapproche tout doucement de la mise en place d'un "bureau international de liaison". Derrière ce terme barbare se cache finalement une implantation, auprès de l'Autorité de Transition, d'une cellule composée de différentes organisations internationales pour aider ce même pouvoir de transition à sortir de la crise. Une façon aussi de le légitimer dans le temps, au moins jusqu'aux futures présidentielles.

Le référendum du 17 novembre dernier à Madagascar n'aura pas permis la légitimation du pouvoir en place, non-élu. Tout d'abord, l'échec de la tentative de renversement du pouvoir par quelques gradés suivi de l'annulation des élections municipales et sénatoriales prévues pour ce mois-ci auront eu le don de retarder une sortie de crise attendue depuis mars 2009.

C'est pourtant un espace de dialogue sur son sol et donc une tentative de rapprochement avec la communauté internationale que s'apprête à accorder le gouvernement en place.

Une idée relayée par la diplomatie française


L'idée a été officiellement confirmée ce lundi à Antananarivo par l'ambassadeur français dans la grande île, Jean-Marc Châtaigner. "Nous sommes ravis de la décision du gouvernement d'ouvrir un bureau de liaison", avait-il déclaré alors, cité par l'Express de Madagascar.

Depuis mars 2009, le pouvoir auto-proclamé de transition n'a jamais connu l'approbation de la communauté internationale, ni même le soutien de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC), pourtant fidèle partenaire de la Grande île.

Jusqu'ici, seule la présence de la SADC avait été entrevue dans ce futur bureau. Une présence de poids mais pas suffisante. Cette fois-ci, l'organisation africaine pourrait être rejointe par les Nations unies, la Commission de l'Océan Indien (COI), l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l'Union africaine.

Le respect du référendum comme absolu nécessité

Une extension de la structure de dialogue qu'appelle de tous ses vœux le président malgache déchu, Marc Ravalomanana. Dans ses propositions, la mouvance Ravalomanana suggère donc "la mise en œuvre du bureau permanent de liaison de la SADC à Madagascar, renforcé par une représentation du secrétariat général des Nations unies", qui pourrait aider à la réconciliation nationale dans le pays.

De son côté, la Haute Autorité de Transition reste mesurée. Hippolyte Ramaroson, ministre des Affaires étrangères, n'a pas voulu confirmer la nouvelle mais a simplement répété qu'une présence diplomatique internationale à Madagascar était "possible si toutes les parties prenantes respectaient avant tout les résultats du dernier référendum". Celui-là même qui offre à Madagascar une nouvelle constitution et qui n'a pas été validé par la communauté internationale.


Jeudi 9 Décembre 2010 - 13:39

Posts les plus consultés de ce blog

Madagascar : La génération Z se soulève contre les coupures d'électricité et d'eau

  Une vague de protestations sans précédent secoue actuellement Madagascar, portée par une jeunesse déterminée qui refuse la résignation face aux conditions de vie dégradées. Ce mouvement, baptisé "Gen Z", illustre la colère d'une génération qui exige des changements concrets dans un pays où trois quarts de la population vit sous le seuil de pauvreté. Des coupures qui exaspèrent le quotidien Au cœur de cette mobilisation se trouve une revendication simple mais vitale : l'accès constant à l'eau et à l'électricité. Les habitants d'Antananarivo, la capitale, subissent des coupures incessantes qui laissent souvent les foyers et entreprises sans électricité pendant plus de 12 heures d'affilée. Ces dysfonctionnements répétés paralysent l'économie locale et rendent la vie quotidienne particulièrement difficile. Pour une population où environ 75% des 30 millions d'habitants vivent dans la pauvreté selon les données de 2022, ces problèmes d'infra...

Madagascar : La dissolution du gouvernement ne suffit pas, la Gen Z continue la lutte

  Face à la pression populaire croissante, le président Andry Rajoelina a annoncé le 29 septembre la dissolution de son gouvernement. Cette décision intervient après des jours de manifestations qui ont fait au moins 22 morts et plus de 100 blessés selon les Nations Unies, un bilan que les autorités malgaches contestent sans toutefois fournir de chiffres officiels. Un bilan humain tragique Parmi les victimes de cette répression figurent deux bébés qui auraient été asphyxiés par les gaz lacrymogènes utilisés massivement par les forces de l'ordre. Les protestations, qui avaient commencé pacifiquement, ont rapidement dégénéré face à l'intervention disproportionnée des forces de sécurité. Selon l'ONU, les forces de l'ordre sont intervenues avec une force excessive, lançant des gaz lacrymogènes, battant et arrêtant des manifestants. Certains policiers auraient même utilisé des munitions réelles contre la foule. Ces arrestations, qualifiées d'arbitraires par plusieurs o...

Boeing, Iran, Madagascar : les faits, les questions, le contexte

  (Agence Ecofin) - Une affaire d’apparence administrative expose Madagascar à une controverse à portée internationale. Cinq avions de type Boeing 777, brièvement enregistrés auprès de l’Aviation civile malgache dans le cadre d’un convoyage technique, se retrouvent dans la flotte d’une compagnie iranienne soumise à des sanctions. L’Autorité de l’aviation civile du pays dénonce une fraude et se défend de toute complicité. L’enquête en cours soulève des interrogations sur la solidité des dispositifs de régulation, dans un contexte diplomatique déjà tendu entre Madagascar et les États-Unis. Lire l'article