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Madagascar: vers un après-référendum troublé

NPA

Le 17 novembre 2010 les électeur-trice-s malgaches ont été appelé-e-s aux urnes pour se prononcer sur un projet de constitution pour la 4e république concocté par le régime putschiste de la Haute autorité de la Transition (HAT) du tycoon Andry Rajoelina qui, le 17mars2009, a chassé de la présidence l’autre tycoon Marc Ravalomanana. Référendum controversé dans son initiative et sa conception autant que dans son organisation. En prime, le 20décembre se tiendront les communales.
Le référendum se veut être un «gage de démocratie» (découlant de la Conférence nationale pro-Rajoelina de septembre) pour la reconnaissance internationale tant recherchée de la transition actuelle dont pourtant la caractéristique principale est son unilatéralisme. Il s’agit d’un référendum-plébiscite pour Rajoelina: le 46e des 168articles du projet constitutionnel (qui, pour le reste, est quasi identique à la constitution présidentialiste de 1997 amendée sur des points mineurs en 2003) rabaisse de 40 à35ans l’âge à partir duquel il est possible de candidater à la présidentielle: l’ex-disc-jockey a 36ans…

Les pires méthodes de manipulation ont été convoquées pour faire gagner le «Oui»: une Commission électorale nationale «indépendante» (CENI) aux ordres; une liste électorale prétendument refondue (réduite de 300000inscrits) mais probablement juste révisée; des bulletins de vote pré-cochés «Oui » largement distribués par des fonctionnaires dans certains districts moyennant rétribution; une opération «Tsena mora» (vente bon marché et à grande échelle de ppn (produits de première nécessité) comme le riz, l’huile et le sucre; des projets «sociaux» lancés à grand renfort de publicité, en dépit des critiques portant sur l’opportunité de ces initiatives en pleine campagne.
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