Ingérence de l’Occident en Afrique : Sans maturités politique et économique, elle perdurera !!!

AFRISCOOP

dimanche 19 décembre 2010  par Paul M. CARTIER, © AfriSCOOP



Des soldats de l'Onu et de la force licorne combattant aux cotés des Forces nouvelles (Fn) le jeudi 16 décembre dernier à Abidjan. (Ph : Capture d'écran )

(AfriSCOOP Analyse) — L'ingérence est l'un des arguments massues que brandissent les partisans de Laurent Koudou Gbagbo pour lui apporter leurs soutiens divers. Sur la terre ivoirienne comme sous d'autres cieux en Afrique. Que font concrètement les Africains pour ne pas être à la merci des desideratas des puissances occidentales, depuis l'époque des indépendances ?

Encore et toujours l'Afrique qui s'illustre négativement dans l'actualité internationale. A croire que ce continent est le seul à avoir été colonisé et subi l'influence d'autres civilisations au cours des siècles écoulés. L'Inde et l'Indonésie sont immensément peuplées mais sont depuis de longues années des modèles de démocratie sur le continent asiatique. Le passé colonial ne semble pas influer sur leurs efforts soutenus et résolus d'ancrage dans l'instauration d'une société de plus en plus juste.

« Quand la politique va bien, tout le reste suit », dit-on généralement dans le monde de la vie des Etats. L'Inde et l'Indonésie qui étaient vues, voici quelques décennies, d'Afrique comme des prolongements de la misère africaine dans les bidonvilles de Calcutta et de Jakarta, sont tout simplement aujourd'hui des pôles de développement. C'est dire que les secteurs économiques de ces pays ont connu des croissances. Aux exportations classiques de ces géants d'Asie vers le continent le plus pauvre du monde, s'est ajoutée l'expertise de l'Inde dans le monde informatique ces dernières années. Bref, sur le continent asiatique, on se bat au quotidien ; on s'efforce de se développer tout en gardant ses réalités, ses traditions, ses habitudes. Devenir un informaticien dernier cri n'empêche pas, à titre d'exemple, le jeune Indien de garder son troisième œil sur le front ! Encore moins de se détacher des tenues vestimentaires héritées des ancêtres ou encore de la culture du bouddhisme bien encrée sur l'ensemble du continent asiatique. Avec une telle disposition d'esprit, ce n'est pas pour demain que les Européens reviendront poser leurs tréteaux sur le sol asiatique. « Quand vous voûtez le dos, votre ennemi monte là-dessus » ; c'est une maxime bien connue en Asie dans le monde des arts martiaux. Et qui se transpose dans la vie quotidienne.

Quand le Botswana et le Cap-Vert votent, c'est dans l'anonymat du monde

Toute l'Afrique réunie à l'heure actuelle pèse à peine devant la petite Belgique, d'un point de vue économique. D'ailleurs, les statistiques relatant la part du continent noir dans le commerce mondial semblent être immuables : à peine « 2% » pour tout un continent peuplé depuis 2009 d'un milliard d'âmes !!! Normal en fait ; sur le continent le plus pauvre de la Terre, on ne pense pas encore à manufacturer les richesses agricoles et minières avant de les acheminer dans le reste du monde. Le producteur du cacao peut toujours jouer au « y a bon Banania » devant les galettes de chocolat provenant de Genève ou de Paris.

C'est aussi au nom de ce bilan sombre que les puissants de la Terre sourient du coin de la bouche quand des chefs d'Etat africains comme Laurent Gbagbo ou Khadafi gesticulent à outrance. Aux dires du Guide libyen lui-même, « même l'Afrique du Sud qui dispose de la meilleure armée en Afrique ne peut pas faire face à la puissance de feu de l'Otan (Organisation du Traité de l'Atlantique nord) ». En d'autres termes, les Forces ivoiriennes de défense n'ont pas les moyens de tenir tête à la Licorne si cette dernière se décide réellement à les affronter. La France n'a-t-elle pas réduit à néant, en l'espace de quelques heures, la flotte aérienne de la Côte d'Ivoire au début de la décennie qui s'achève dans quelques semaines ?
C'est dire que pour être autonomes et discuter d'égal à égal avec leurs interlocuteurs occidentaux, les Africains n'ont qu'une seule issue : SE FAIRE RESPECTER. En instaurant le minimum de justice sociale et des bases économiques viables sur leur territoire. Ce serait faire acte de répétition que de citer les modèles qu'offrent tous les jours le Ghana, le Botswana, le Cap-Vert, Maurice, Seychelles, etc. Africains et Africaines : faites donc mentir nos analyses…


http://www.afriscoop.net/journal/spip.php?article2769

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