Affaire Mada mobile : un mini séisme au gouvernement

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La démission suivie de limogeage du ministre des Télécommunications a jeté le trouble au seine du gouvernement Vital mais surtout dans le secteur des télécom et de la téléphonie mobile en particulier. Trop droit, pas assez politique, le jeune Iharizaka Rahaingoson a payé son objectivité dans le traitement du dossier Madamobil. L’influence de certains opérateurs sur la HAT ne peut plus être cachée comme une armée aux portes de la ville.
Vexée par le grand déballage de son ministre des Télécommunications, l’autorité de fait s’est un peu ridiculisée en limogeant quelqu’un qui a déjà démissionné. Il fallait donc une autre action pour soigner son image. Alors qu’il dénonçait l’implication illégale des politiciens et du gouvernement dans le litige concernant des opérateurs mobiles, c’est Iharizaka Rahaingoson qui fait désormais l’objet d’une enquête du Bianco. Le bureau chargée de la lutte anti-corruption se trompe-il de cible ou obéit à doigt et à l’œil à la HAT. Paradoxalement, le jeune ministre paie son intégrité agissant malgré lui en faveur de Madamobil, donc contre la HAT et son gouvernement qui ont déjà le ou leurs opérateurs télécom favoris. « Mon point de vue, c’est de respecter la loi en vigueur », a-t-il déclaré.

L’ancien ministre des Télécommunications a en effet refusé les ordres d’en haut qui allaient à l’encontre de la loi. Convaincu de respecter l’Etat de droit, il reconnait la décision du tribunal en faveur de Madamobil, autorisant désormais ce 4ème opérateur mobile à opérer à Madagascar. De plus, le jeune chef d’entreprise pionnier des sociétés informatiques et de télécommunications dans le pays respecte l’autorité et l’autonomie de l’OMERT, l’office de régulation des télécommunications qui a autorisé le transfert de licence de l’Intercel à Madamobil. « Il n’y a aucune raison de l’empêcher (Madamobil) de poursuivre ses opérations de déploiement et de commercialisation, après avoir bien analysé objectivement avec l’OMERT ».

Mais voilà que la HAT rappelle qu’elle a toute l’autorité, plus forte qu’une décision de justice ou l’avis d’une autorité indépendante. Pour sa défense, ou plutôt son attaque, la HAT rappelle que l’OMERT est un organisme sous tutelle du ministère des Télécommunications. C’est le premier ministre Camille Vital qui assure cette fonction. Selon Iharizaka Rahaingoson, ni le président de la HAT ni son premier ministre ne devraient s’immiscer dans les décisions de cet organe indépendant et neutre. L’autorité de fait reproche à Iharizaka d’avoir agi comme un simple technicien dans ce gouvernement qui se voulait être… de techniciens à défaut d’union nationale. Il a été sommé de s’expliquer sur le fait de ne pas stopper le projet Madamobil.

Officiellement, Iharizaka Rahaingoson est accusé d’avoir fait preuve d’insubordination, ne s’étant pas soumis aux injonctions du premier ministre et du président de la HAT de s’expliquer. De son côté, il a révélé que depuis deux mois, il a « demandé  des explications sur le motif de l’interdiction du nouvel opérateur en téléphonie mobile Madamobil d’opérer, auprès du premier ministre et du Président de la HAT mais sans réponse ». On reproche à l’ancien ministre d’avoir agi contre la solidarité gouvernementale. La démission après avoir dénoncé le non respect de la loi par les dirigeants a été un affront.

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