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Sortie de crise à Madagascar?

leJDD.fr


Le président Andry Rajoelina, à la tête de Madagascar depuis un coup d’Etat en mars 2009, a signé vendredi soir un accord avec 99 petits partis. Le texte prévoit un calendrier électoral de sortie de crise. Une avancée relativisée par le refus de signer de trois grandes mouvances de l’opposition.
Le chef de l’Etat malgache Andry Rajoelina a salué un pas décisif vers l’élaboration d’une nouvelle Constitution, lors de la cérémonie de signature vendredi soir. Le texte, signé par 99 petites formations politiques, confirme Andry Rajoelina à la tête de Madagascar et lui donne le pouvoir de nommer les ministres, sur recommandation des chefs de partis et du Parlement provisoire. Surtout, le texte prévoit les dates des trois prochains rendez-vous électoraux: un référendum sur la nouvelle Constitution le 17 novembre prochain, des élections législatives le 16 mars 2011, et la présidentielle le 4 mai suivant.
Pour l'opposition, l'accord est une avancée relative vers la sortie de crise de Madagascar, paralysée depuis le coup d’Etat qui a placé le président Rajoelina au pouvoir. En effet, les mouvances d’opposition des trois ex-chefs d’Etat Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy ont rejeté l'accord. "Une nouvelle fois, ce sont des décisions unilatérales qui laissent trop de monde de côté", a déploré Ange Andrianarisoa, qui dirige le mouvement de Didier Ratsiraka.

Sanctions de la communauté internationale

Cette division malgache rend peu probable l’acceptation du président non-élu par les voisins régionaux du pays, ainsi que par la communauté internationale. Pour le général Guy Ratimoarivony, directeur du Centre malgache d'études diplomatiques et stratégiques, l’accord ne pourrait être accepté que « si les trois mouvances d’opposition y sont associées ».
Depuis la prise par l’armée d’un des deux palais présidentiels de la capitale Antananarivo le 16 mars 2009, les donateurs étrangers de l’île ont gelé leur aide, qui était de plusieurs centaines de millions de dollars. L’Union africaine a suspendu Madagascar de ses rangs, et a décrété des sanctions à l’encontre du nouveau président et d’une centaine de ses partisans, dont des officiers de l’armée.
Des négociations sur le partage du pouvoir, soldées par un échec, s’étaient tenues à la fin du mois d’avril en Afrique du Sud. Andry Rajoelina avait alors formé une Haute autorité de transition pour superviser le référendum constitutionnel et les prochaines élections. La petite cuisine du président malgache risque de ne pas suffire à régler la crise politique dans laquelle s’enlise l’île de l’océan Indien.

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