Des comptes à rendre
Madagascar Tribune
jeudi 16 septembre 2010, par
Un récent rapport de la Banque Mondiale pointe la mauvaise gouvernance de l’époque Ravalomanana, une des causes principales de sa chute. Le rapport donne des éléments et souligne entre autres la concentration des pouvoirs et la gestion de certains budgets directement au niveau de la Présidence de l’époque. J’ai critiqué en son temps et dans plusieurs journaux la concentration des pouvoirs aux mains du Président et de quelques fidèles et dévoués, proches de lui. Coupé complètement de la réalité, ce dernier s’est pris pour le bon dieu lui-même et a fait ce qu’il voulait des deniers publics. Il a exercé un pouvoir qu’il croyait sans limite, puisque hors de tout champ de contrôle parlementaire ou autre Inspection de l’État.
Dans l’article intitulé « pourquoi faire pire », je dis exactement la même chose concernant la Présidence de la HAT. La différence ici c’est que Rajoelina est entouré de vautours qui se servent de son illégitimité au pouvoir, pour avaliser des décisions et des modes de gestion concernant les deniers publics. Il y a aussi le fait qu’il n’y a même pas de parlementaires ou d’opposition officielle et institutionnelle qui puissent le mettre en garde. J’ai dénoncé véhémentement le projet de création d’une Agence pour le Développement Economique et Social dont le seul but est de détourner la gestion du budget par au moins les ministères, en tout cas hors de tout contrôle.
Les vautours ont réussi à faire accepter par Rajoelina, sans que celui-ci se rende peut-être compte de la gravité de la décision, d’augmenter considérablement le budget de la Présidence, en arguant du fait que les projets de construction seront gérés directement au niveau de la Présidence de la HAT, pour aller plus vite (cf l’éditorial de Patrick sur le TGV). Rajoelina a donc commencé, guidé et commandé par les vautours, par annoncer de grands projets de construction (financés par l’argent donné par le chinois Wisco), sans appel d’offres mais toujours de gré à gré, soi-disant pour aller vite.
On nous rétorquera qu’un avis appel d’offres est paru ce mercredi dans les journaux pour la construction de 9 centres hospitaliers, mais ce n’est pas en 31 jours, délai entre la mise à disposition des dossiers d’appel d’offre et la remise des propositions qu’on peut préparer sérieusement des dossiers pour des hôpitaux clés en mains situés aux 9 coins de l’île. Les dés sont clairement pipés en faveur de certains.
Au delà du fait que ce n’est certainement pas à un pouvoir de Transition, donc forcément illégitime, d’aller mettre l’argent du peuple dans de projets de construction, il est facile de savoir que tout ceci n’a qu’un seul but, c’est d’essayer de compenser la non-adoption du projet d’Agence de Développement évoqué ci-dessus. La Présidence de la HAT a donc encore opté pour le pire : détourner directement l’argent public. En effet, toute utilisation de l’argent de l’État (donc du peuple, si souvent loué quand on a en besoin) sans contrôle ni à priori ni à postériori, est un détournement, si l’on se réfère aux lois encore en vigueur relatives à la gestion du budget de l’État.
On sait aussi que dans le monde entier, c’est dans la construction que se noie bien trop souvent la corruption en tous genres et à tous les étages.
En avalisant ce schéma et en se faisant le porte parole de sa justification, Rajoelina est donc responsable de tout ce qui se passe sur ce sujet, entre autres sujets bien évidemment.
C’est là que je le mets en garde. Tôt ou tard, il devra rendre des comptes à cet État, et par corollaire au peuple, sur ce détournement à grande échelle. Il sera tenu comme seul responsable même si l’on sait pertinemment que les bénéficiaires sont nombreux, tant il y a beaucoup de vautours autour de lui.
Ce moment venu, il évoquera aussi à son tour les grands mots genre Réconciliation Nationale ou amnistie, mais cette fois-ci à son égard et à ses bénéfices.
Alors, à bon entendeur, salut ?
http://www.madagascar-tribune.com/Des-comptes-a-rendre,14711.html
jeudi 16 septembre 2010, par
Un récent rapport de la Banque Mondiale pointe la mauvaise gouvernance de l’époque Ravalomanana, une des causes principales de sa chute. Le rapport donne des éléments et souligne entre autres la concentration des pouvoirs et la gestion de certains budgets directement au niveau de la Présidence de l’époque. J’ai critiqué en son temps et dans plusieurs journaux la concentration des pouvoirs aux mains du Président et de quelques fidèles et dévoués, proches de lui. Coupé complètement de la réalité, ce dernier s’est pris pour le bon dieu lui-même et a fait ce qu’il voulait des deniers publics. Il a exercé un pouvoir qu’il croyait sans limite, puisque hors de tout champ de contrôle parlementaire ou autre Inspection de l’État.
Dans l’article intitulé « pourquoi faire pire », je dis exactement la même chose concernant la Présidence de la HAT. La différence ici c’est que Rajoelina est entouré de vautours qui se servent de son illégitimité au pouvoir, pour avaliser des décisions et des modes de gestion concernant les deniers publics. Il y a aussi le fait qu’il n’y a même pas de parlementaires ou d’opposition officielle et institutionnelle qui puissent le mettre en garde. J’ai dénoncé véhémentement le projet de création d’une Agence pour le Développement Economique et Social dont le seul but est de détourner la gestion du budget par au moins les ministères, en tout cas hors de tout contrôle.
Les vautours ont réussi à faire accepter par Rajoelina, sans que celui-ci se rende peut-être compte de la gravité de la décision, d’augmenter considérablement le budget de la Présidence, en arguant du fait que les projets de construction seront gérés directement au niveau de la Présidence de la HAT, pour aller plus vite (cf l’éditorial de Patrick sur le TGV). Rajoelina a donc commencé, guidé et commandé par les vautours, par annoncer de grands projets de construction (financés par l’argent donné par le chinois Wisco), sans appel d’offres mais toujours de gré à gré, soi-disant pour aller vite.
On nous rétorquera qu’un avis appel d’offres est paru ce mercredi dans les journaux pour la construction de 9 centres hospitaliers, mais ce n’est pas en 31 jours, délai entre la mise à disposition des dossiers d’appel d’offre et la remise des propositions qu’on peut préparer sérieusement des dossiers pour des hôpitaux clés en mains situés aux 9 coins de l’île. Les dés sont clairement pipés en faveur de certains.
Au delà du fait que ce n’est certainement pas à un pouvoir de Transition, donc forcément illégitime, d’aller mettre l’argent du peuple dans de projets de construction, il est facile de savoir que tout ceci n’a qu’un seul but, c’est d’essayer de compenser la non-adoption du projet d’Agence de Développement évoqué ci-dessus. La Présidence de la HAT a donc encore opté pour le pire : détourner directement l’argent public. En effet, toute utilisation de l’argent de l’État (donc du peuple, si souvent loué quand on a en besoin) sans contrôle ni à priori ni à postériori, est un détournement, si l’on se réfère aux lois encore en vigueur relatives à la gestion du budget de l’État.
On sait aussi que dans le monde entier, c’est dans la construction que se noie bien trop souvent la corruption en tous genres et à tous les étages.
En avalisant ce schéma et en se faisant le porte parole de sa justification, Rajoelina est donc responsable de tout ce qui se passe sur ce sujet, entre autres sujets bien évidemment.
C’est là que je le mets en garde. Tôt ou tard, il devra rendre des comptes à cet État, et par corollaire au peuple, sur ce détournement à grande échelle. Il sera tenu comme seul responsable même si l’on sait pertinemment que les bénéficiaires sont nombreux, tant il y a beaucoup de vautours autour de lui.
Ce moment venu, il évoquera aussi à son tour les grands mots genre Réconciliation Nationale ou amnistie, mais cette fois-ci à son égard et à ses bénéfices.
Alors, à bon entendeur, salut ?
http://www.madagascar-tribune.com/Des-comptes-a-rendre,14711.html