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Madagascar: le médiateur se dissocie de la conférence de sortie de crise

AFP

ANTANANARIVO — Le chef de la médiation internationale Joaquim Chissano s'est dissocié de la conférence nationale en cours pour trouver une solution à la crise politique à Madagascar, la jugeant insuffisamment impartiale et consensuelle.
"La médiation ne peut être associée avec un processus unilatéral qui exclut des protagonistes clés" de la crise malgache, écrit l'ex-président mozambicain, dans un courrier daté du 10 septembre et envoyé au ministère malgache des Affaires étrangères.
Une "conférence nationale" est réunie depuis lundi et jusque samedi dans la capitale Antananarivo pour trouver des voies de sortie à la crise politique qui paralyse largement cette île de l'océan Indien depuis près de deux ans.
Cette conférence est cependant boycottée par les trois principales mouvances d'opposition au régime de l'actuel homme fort Andry Rajoelina, qui a chassé du pouvoir le président élu Marc Ravalomanana en mars 2009 avec le soutien de l'armée.
M. Chissano estime que les informations concernant un financement de cette conférence par le gouvernement "mettent en question la neutralité, l'impartialité et la transparence du processus", dans cette lettre en anglais dont l'AFP a obtenu une copie.
"Tenir une conférence nationale à laquelle ne participeront pas le CNOS (Coordination nationale des organisations de la société civile, organisatrice des premiers forums de discussion), ni des segments de la famille politique et de la société civile malgache met également en question le caractère consensuel du processus", poursuit le médiateur.
M. Chissano estime que "des efforts doivent être entrepris pour mieux préparer la conférence nationale" et juge notamment "fondamental de conclure au préalable un accord politique sur les modalités de la transition" politique vers de nouvelles élections.

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jKjK7c0RoRYQF7Yr6Efrgj1yIp4g

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