Accéder au contenu principal

Ile Maurice: Des travailleurs malgaches en grève à Saint-Pierre

allAfrica
Jean-Yves Chavrimootoo (l'Express.mu)
1 Octobre 2010

Port Louis — 76 ouvriers malgaches de l'usine textile Candytex Ltd, située à Saint-Pierre, ont refusé de se mettre au travail ce matin du vendredi 1er octobre. Ces employés étrangers déplorent leurs conditions de travail et d'hébergement. Ils veulent de meilleures conditions et se disent prêts à rentrer chez eux, le cas échéant.
Lexpres.mu est allé voir sur place les conditions de vie des ouvriers de la Grande île. L'état des escaliers qui mène jusqu'aux dortoirs, donne une première idée des conditions d'hébergement de ces hommes venus chercher une vie meilleure sous le soleil mauricien. Les déchets traînent un peu partout. L'air n'y est pas vraiment respirable.
Le pire reste à venir : à l'entrée des dortoirs, une odeur nauséabonde s'échappe de ce qui sert de toilettes aux 76 ressortissants malgaches. Entassés à dix dans des chambres de fortune, ils se partagent des toilettes et une salle de bain qui se trouvent dans un état de délabrement extrême.
 La fourniture d'eau y est irrégulière et limitée. Des conditions qui ne permettent pas, à vue d'oeil, de respecter les règles élémentaires de l'hygiène.
Les ressortissants malgaches se plaignent, également, de la nourriture qui leur est fournie par leur employeur. En ce vendredi 1er octobre, ils ont eu droit à un bol de riz et du bouillon de brèdes. «C'est souvent, ainsi. Les jours où il y a du poulet et de la viande au menu, chacun en reçoit un morceau avec son bouillon», explique un des travailleurs en grève.
Le dîner s'annonce plus consistant puisque le cuisinier s'apprêtait à préparer du poulet pour le repas du soir. Les 76 ouvriers devront se partager les 5 kilos de poulet prévus.
Les conditions de vie ne sont pas les seules difficultés des travailleurs étrangers. Le salaire de base mensuelle est de Rs 3 000 pour 45 heures de travail par semaine. En travaillant environ 12 heures pendant les cinq jours de la semaine, ces ouvriers peuvent espérer toucher jusqu'à Rs 4 400.
Après le mouvement de protestation de ce matin, un responsable de l'ambassade de Madagascar et un officier du ministère de l'emploi se sont rendus à l'usine. Après de longues heures de négociations, la direction de l'usine a accepté d'apporter des changements aux aménités sanitaires. Mais les conditions salariales ne seront pas revues. Les grévistes décideront dans la soirée s'ils reprendront le travail ou non.

http://fr.allafrica.com/stories/201010010748.html

Posts les plus consultés de ce blog

Madagascar : La génération Z se soulève contre les coupures d'électricité et d'eau

  Une vague de protestations sans précédent secoue actuellement Madagascar, portée par une jeunesse déterminée qui refuse la résignation face aux conditions de vie dégradées. Ce mouvement, baptisé "Gen Z", illustre la colère d'une génération qui exige des changements concrets dans un pays où trois quarts de la population vit sous le seuil de pauvreté. Des coupures qui exaspèrent le quotidien Au cœur de cette mobilisation se trouve une revendication simple mais vitale : l'accès constant à l'eau et à l'électricité. Les habitants d'Antananarivo, la capitale, subissent des coupures incessantes qui laissent souvent les foyers et entreprises sans électricité pendant plus de 12 heures d'affilée. Ces dysfonctionnements répétés paralysent l'économie locale et rendent la vie quotidienne particulièrement difficile. Pour une population où environ 75% des 30 millions d'habitants vivent dans la pauvreté selon les données de 2022, ces problèmes d'infra...

Madagascar : La dissolution du gouvernement ne suffit pas, la Gen Z continue la lutte

  Face à la pression populaire croissante, le président Andry Rajoelina a annoncé le 29 septembre la dissolution de son gouvernement. Cette décision intervient après des jours de manifestations qui ont fait au moins 22 morts et plus de 100 blessés selon les Nations Unies, un bilan que les autorités malgaches contestent sans toutefois fournir de chiffres officiels. Un bilan humain tragique Parmi les victimes de cette répression figurent deux bébés qui auraient été asphyxiés par les gaz lacrymogènes utilisés massivement par les forces de l'ordre. Les protestations, qui avaient commencé pacifiquement, ont rapidement dégénéré face à l'intervention disproportionnée des forces de sécurité. Selon l'ONU, les forces de l'ordre sont intervenues avec une force excessive, lançant des gaz lacrymogènes, battant et arrêtant des manifestants. Certains policiers auraient même utilisé des munitions réelles contre la foule. Ces arrestations, qualifiées d'arbitraires par plusieurs o...

Boeing, Iran, Madagascar : les faits, les questions, le contexte

  (Agence Ecofin) - Une affaire d’apparence administrative expose Madagascar à une controverse à portée internationale. Cinq avions de type Boeing 777, brièvement enregistrés auprès de l’Aviation civile malgache dans le cadre d’un convoyage technique, se retrouvent dans la flotte d’une compagnie iranienne soumise à des sanctions. L’Autorité de l’aviation civile du pays dénonce une fraude et se défend de toute complicité. L’enquête en cours soulève des interrogations sur la solidité des dispositifs de régulation, dans un contexte diplomatique déjà tendu entre Madagascar et les États-Unis. Lire l'article