Madagascar-Politique: Flou autour des législatives

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Élections-Madagascar - L'incertitude règne autour des élections des députés annoncées pour le 16 mars. Bien des choses restent à faire à deux mois et demi de la date fixée. Les législatives du 16 mars auront-elles lieu? Jusqu'à preuve du contraire, la réponse est oui après la convocation des électeurs. L'aspect juridique du scrutin et son organisation matérielle laissent pourtant présager le contraire. Mais personne ne semble vouloir endosser la responsabilité de trancher de manière officielle sur la question.

« Tous les textes sont prêts, il ne reste plus qu'à les publier dès que l'ordre allant dans ce sens est donné », a fait savoir mercredi M. Jean, ministre de l'Intérieur. Il a mentionné les textes relatifs à l'organisation des législatives qui ne sont pas encore sortis et qui concernent, entre autres, le découpage électoral, le nombre des députés à élire, ou le mode de scrutin.

À un peu plus de deux mois du scrutin, le gouvernement n'a pas encore établi les règles du jeu des législatives. D'où la question sur ses intentions. Selon un technicien averti, certaines dispositions matérielles auraient déjà dû être en place à l'heure actuelle, si les autorités maintiennent la date du 16 mars.

Il faudra deux mois, voire plus, pour installer tous les dispositifs pour la conception, la production et le traitement des fichiers en vue de l'utilisation des bulletins uniques. Mais aucun texte n'est encore divulgué sur le sujet.

D'autres impératifs semblent primer. À entendre le ministre de l'Intérieur, tout dépend d'une décision politique. « Personnellement, en tant que technicien, je pense que l'élaboration des textes ne pose pas de problème.

Il faudra cependant attendre une décision politique pour les adopter afin d'éviter plus tard les incohérences », soutient-il. M. Jean explique cette attente par l'« évolution du contexte politique ».

Patate chaude

Autrement dit, il faudra compter sur la nouvelle donne apportée par les négociations qui se tiennent ici et là pour trouver une meilleure co-gestion de la transition.

Le gouvernement avait convoqué, le 15 décembre 2010, les électeurs pour les législatives. Pourtant, il ne semble pas aller au bout de cette logique en laissant la situation en suspens. « L'initiative était dictée par le contexte politique de l'époque », précise-t-il, en se référant à la feuille de route de l'accord politique.

L'Exécutif attend ainsi l'évolution du contexte politique avant de réagir. En attendant, afin de ne pas assumer la responsabilité de la décision, le Premier ministre Camille Vital a refilé la patate chaude au Parlement pour qu'il examine l'éventualité d'un report.

« Ainsi, on ne nous accusera pas de vouloir s'accrocher au pouvoir », avait-il lancé. Il ne défend pas pour autant le décret de convocation des électeurs malgré une série de réclamations pour l'ajournement du scrutin.

Maintenant, c'est au tour de Raharinaivo Andrianantoandro, président du Congrès, de suivre le jeu du gouvernement. Il évite de trancher la question, peut-être pour la même raison que l'Exécutif.

Le président de la Chambre basse se réfère à la prochaine session extraordinaire « probablement au mois de février ». Mais il esquive la possibilité de formuler une résolution adressée au gouvernement pour ajourner le scrutin.

« Le Parlement s'efforcera de créer les conditions favorables pour un apaisement avant d'aller aux élections. Nous examinerons, entre autres, les textes qui permettront d'améliorer la mise en place du Comité national de réconciliation, la loi sur les partis, le statut de l'opposition ou encore le code électoral », prévoit-il.

Iloniaina Alain


http://www.afriquejet.com/ocean-indien/madagascar/madagascar-politique:-flou-autour-des-legislatives-2011010866653.html

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