La démonstration de l’après-Montreux
Madagascar Tribune
mardi 26 octobre 2010, par
« Les choses sont difficiles à comprendre à Madagascar ». Voici une affirmation qu’on a maintes fois entendu ces derniers mois de la part d’observateurs étrangers, et qui devrait en toute logique irriter les journalistes malgaches ainsi soupçonnés de ne pas avoir la capacité d’expliquer la situation.
Les choses sont-elles réellement si compliquées que cela ? Elles ne sont pas simples, mais l’on serait tenté de dire que la situation à Madagascar serait affreusement banale s’il n’y avait chez les protagonistes un refus obstiné des nuances. À entendre les réactions qui ont suivi le sommet de la Francophonie à Montreux, entre les « hors Maputo et Addis Abeba, point de salut » et les « plus question de faire du tourisme pour mener des discussions qui n’aboutiront à rien », nous ne sommes vraiment pas sortis de l’auberge.
Au delà de cela, tout le reste n’est plus qu’affaire de vocabulaire. Selon ses inclinations politiques, on appelera tel comportement chez X « courage et détermination » et chez Y « entêtement et obstination ». La réalité objective est qu’il faut être deux, aussi bien pour danser le tango que pour faire un match de kung-fu.
Le sommet de la Francophonie ne dit pas autre chose dans sa résolution finale :
Nous, Chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage, réunis les 23 et 24 octobre 2010 à Montreux, en Suisse, à l’occasion du XIIIe Sommet de la Francophonie,
(…)
Appelons à un retour rapide de l’État de droit et de la démocratie à Madagascar. À cette fin, nous demandons à nouveau à l’ensemble des acteurs malgaches, des sphères politique et civile, de tout mettre en œuvre pour favoriser un climat apaisé et de faire aboutir, de bonne foi, un dialogue ouvert à tous pour définir, dans un esprit de consensus, les modalités réalistes d’une sortie de crise et la tenue, dans les délais les plus proches, d’élections libres, fiables et transparentes, acceptées par toutes les parties et soutenues par la communauté internationale ;
L’appel s’adresse non seulement au gouvernement, mais aussi et surtout à l’ensemble des acteurs malgaches. Et le défi (évitons challenge puisque l’on a affaire à la francophonie…) reste plus que jamais de proposer des « modalités réalistes » portant notamment sur le lieu et la forme de la table de discussion, plutôt que de lancer des incantations sur un retour à un ordre constitutionnel dont on ne sait pas trop s’il a jamais existé.
http://www.madagascar-tribune.com/La-demonstration-de-l-apres,14969.html
mardi 26 octobre 2010, par
« Les choses sont difficiles à comprendre à Madagascar ». Voici une affirmation qu’on a maintes fois entendu ces derniers mois de la part d’observateurs étrangers, et qui devrait en toute logique irriter les journalistes malgaches ainsi soupçonnés de ne pas avoir la capacité d’expliquer la situation.
Les choses sont-elles réellement si compliquées que cela ? Elles ne sont pas simples, mais l’on serait tenté de dire que la situation à Madagascar serait affreusement banale s’il n’y avait chez les protagonistes un refus obstiné des nuances. À entendre les réactions qui ont suivi le sommet de la Francophonie à Montreux, entre les « hors Maputo et Addis Abeba, point de salut » et les « plus question de faire du tourisme pour mener des discussions qui n’aboutiront à rien », nous ne sommes vraiment pas sortis de l’auberge.
Deux réalités
Malgré les apparences, ce sommet n’aura finalement servi à pas grand chose, si ce n’est à remettre en évidence deux fortes réalités. La première, c’est que la communauté internationale ne reconnaîtra qu’une solution consensuelle. La deuxième, c’est que ceux qui pensent que le régime tombera comme un fruit mûr sous le coup d’humiliations publiques se mettent lourdement le doigt dans l’œil.
Au delà de cela, tout le reste n’est plus qu’affaire de vocabulaire. Selon ses inclinations politiques, on appelera tel comportement chez X « courage et détermination » et chez Y « entêtement et obstination ». La réalité objective est qu’il faut être deux, aussi bien pour danser le tango que pour faire un match de kung-fu.
Le sommet de la Francophonie ne dit pas autre chose dans sa résolution finale :
Nous, Chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage, réunis les 23 et 24 octobre 2010 à Montreux, en Suisse, à l’occasion du XIIIe Sommet de la Francophonie,
(…)
Appelons à un retour rapide de l’État de droit et de la démocratie à Madagascar. À cette fin, nous demandons à nouveau à l’ensemble des acteurs malgaches, des sphères politique et civile, de tout mettre en œuvre pour favoriser un climat apaisé et de faire aboutir, de bonne foi, un dialogue ouvert à tous pour définir, dans un esprit de consensus, les modalités réalistes d’une sortie de crise et la tenue, dans les délais les plus proches, d’élections libres, fiables et transparentes, acceptées par toutes les parties et soutenues par la communauté internationale ;
L’appel s’adresse non seulement au gouvernement, mais aussi et surtout à l’ensemble des acteurs malgaches. Et le défi (évitons challenge puisque l’on a affaire à la francophonie…) reste plus que jamais de proposer des « modalités réalistes » portant notamment sur le lieu et la forme de la table de discussion, plutôt que de lancer des incantations sur un retour à un ordre constitutionnel dont on ne sait pas trop s’il a jamais existé.
http://www.madagascar-tribune.com/La-demonstration-de-l-apres,14969.html