Commerce d’eau à l’échelle internationale : Le ministre Nirhy-Lanto au centre des discussions

Madagascar Tribune
jeudi 28 octobre 2010, par Valis


Après des années où la question de vente de terrain aux étrangers a fréquemment été au centre de l’actualité, voici que l’eau elle aussi fait l’objet de commerce et on soupçonne l’ancien regime d’avoir initié un projet de vente d’eau aux étrangers. L’affaire ne pouvait laisser indifférent le parti Vert dont la présidente et fondatrice est aujourd’hui président de la Commission environnement au sein de la nouvelle institution de la Transition, le Conseil supérieur de la transition (CST), tout en étant candidate déclarée pour la présidentielle (à n’importe quel moment). L’affaire de vente d’eau qui revient depuis deux ou trois jours sur le devant de la scène, est aussitôt examinée par la Commission environnement du CST.

L’AES tourne à 15% de ses capacités

Le ministre de l’Eau, qui a à maintes reprises essayé de se défiler devant les journalistes, s’est toutefois plié à la convocation de la Commission environnement du CST ; d’autant plus que le problème d’eau a été évoqué autant lors de sa visite à Mahajanga (avec la JIRAMA pour Soalala) mais également mis en épingle par la sècheresse et les problèmes auxquels sont confrontés dans le Sud, le programme AES (Adduction d’eau dans le Sud) et les populations Mahafaly ou Antandroy depuis toujours.


L’AES qui est un organisme d’État installé dans le Sud pour ravitailler en eau potable les communes et les gros villages, est aujourd’hui incapable de répondre à sa mission ; elle tourne à 15% de ses capacités originelles, déplore son directeur général. Aux problèmes mécaniques des véhicules que l’AES utilise, s’ajoutent des problèmes de carburant ou de pièces de rechange du reliquat du parc de camions citernes qui fonctionne. Et c’est dans ce contexte que l’on évoque sur certaine station télévisée, la vente d’eau malgache à des clients étrangers.



Du temps de Ravalomanana, l’on parlait de vendre l’eau de la Mananara (nom d’un fleuve dans le Nord Est) et de l’eau d’un fleuve dans le Sud Est aux Saoudiens. L’information ou la rumeur, c’est selon, avait alors fait des vagues. Maintenant on insiste plutôt sur une présumée vente des eaux de deux fleuves de la partie Nord Est du pays à une société canadienne. On entend dire que « le ministre de l’Eau Nirhy Lanto Andriamahazo vient de contracter la vente de deux autres cascades à Maroantsetra : les cascades d’Androka et Ambiazana qui feront l’objet d’une exploitation canadienne pour 30 années ».


Le ministre de l’Eau estime-t-il que le contrat serait bénéfique pour le régime de transition, mais aussi pour le pays ? Quoi qu’il en soit, l’opportunité est discutée car l’histoire d’eau est très délicate dans ce contexte de souveraineté et de fierté nationale que le régime lui-même tente de mettre en avant. Dès lors, le ministre Nirhy Lanto devait-il expliquer devant la Commission Environnement du CST qu’aucun contrat n’a encore été signé et que l’affaire serait pour l’heure au stade des études d’impact environnemental.


L’on sait également que d’autres firmes étrangères sont actuellement en prospection en terre malgache pour envisager de s’engager dans ce même domaine. Un projet qui avait été fortement critiqué du temps de l’ancien président et qui semble-t-il n’est pas si mauvais pour le pays.


http://www.madagascar-tribune.com/Le-ministre-Nirhy-Lanto-au-centre,14980.htm


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