ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR : Début d'affrontement à Ankatso
L'Express de Madagascar
Les « anti-grève » enlevant les banderoles du Seces, hier à Ankatso.
Les étudiants ont joué un rôle prépondérant dans la grève du Seces. Le pire est évité de justesse.
La tension est montée, hier, à Ambohitsaina, parmi les étudiants. Entre partisans de la grève des enseignants et ceux qui sont contre, on a frôlé des affrontements violents. « Des échanges de coups de poing ont été constatés. Des jeunes armés de barres à mine sont venus forcer la porte de l'université », raconte Hery, un des meneurs des étudiants d'Ankatso. « Pourtant, nous menons notre action en revendication avec nos enseignants de manière pacifique. Nous leur sommes solidaires car leurs problèmes nous affectent directement », rappelle-t-il. D'un autre coté, Jocelyn, un des meneurs qui n'acceptent pas la grève, affirme que « la fermeture de cette porte universitaire perturbe l'accès vers la cité. De plus, nous défendons l'intérêt des autres étudiants venus des autres régions. Ils veulent passer leurs examens et rentrer chez eux ». Les jeunes sont revenus une deuxième fois pour enlever les banderoles et ouvrir la porte sans y parvenir. Les étudiants d'Ankatso les ont hués et sifflés sans répondre à cet acte. « Nous conseillons aux étudiants d'éviter l'affrontement. Nous voulons montrer notre sagesse, face aux provocations », explique Fidèle Raharimalala, un des membres du Syndicat des enseignants-chercheurs de l'Enseignement supérieur (Seces). Le président de la direction collégiale du Seces, Armand Rasoamiaramanana, réagit face à cette situation « Nous sommes très déçus de cet acte de déstabilisation. On nous demande de retourner à la table de négociation, alors qu'on nous envoie des mercenaires ». Questionnée sur cette affaire de mercenaires, Dominique Razafimahatratra, directeur de l'Enseignement supérieur, affirme « ne pas être au courant de cela et ne pas avoir envoyé qui que ce soit ». La grève continue Dans la même foulée, une rencontre entre le ministère des Finances et du budget, celui de l'Enseignement supérieur, ainsi que la Fonction publique et le Seces s'est déroulée à Antaninarenina. « Les ministères ont accepté de payer la pécule relative à la retraite, et le budget de fonctionnement de l'université. La revendication des enseignants actifs n'est pourtant pas considérée. En somme, cette réunion ne nous satisfait pas », déplore le président du Seces. « Notre grève va alors continuer. Mercredi prochain, nous allons faire une marche pacifique à l'intérieur du campus. Une manifestation qui unit tous les enseignants des six universités de Madagascar », conclut-il.
Vonjy Radasimalala
Mardi 09 novembre 2010