La HAT en campagne : Oui pour le référendum

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La sévérité de la CENI contre le KMF-CNOE contraste avec le laxisme de cet organe sur la campagne référendaire menée par les membres du gouvernement de la HAT. Le chef de l’autorité se lance aussi dans la « propagande » de manière plus explicite, promettant monts et merveilles aux malgaches mais demande aux citoyens d’apporter leur part de brique en allant voter le 17 novembre de 2010.
Lors de son one man show à l’américaine, le 06 novembre 2010 au Palais des Sports et de la Culture de Mahamasina, Andry Rajoelina a présenté son projet de Constitution comme étant le passage obligé vers une 4ème République dorée mise en valeur par des projets de développement en partenariat avec des amis étrangers. Peu importe la reconnaissance internationale, le pays fonce tel un TGV sur une voie désormais tracée et sans possibilité de retour. « Madagascar peut ne pas être reconnu mais ne sera jamais effacé de la carte du monde », s’enorgueillit le jeune chef.

La Constitution Rajoelina est présentée par l’intéressé comme étant une offensive censée cibler des anciens responsables du pays. Le président de la HAT rappelle qu’il sera impossible de vendre du terrain aux étrangers et qu’il y aura une véritable décentralisation du pouvoir. Il justifie la devise de son parti TGV transformée en devise nationale : « Amour » à la place de « liberté » car la liberté a déjà été gagnée en 1960 lors de l’indépendance. Les malgaches affirmeraient donc leur liberté en défiant la communauté internationale qui impose une transition démocratique.

Selon Andry Rajoelina, sa Constitution sépare les affaires de l’églises avec les affaires de l’Etat, une attaque directe contre le vice-président du FJKM Marc Ravalomanana et dans une moindre mesure contre le Pasteur Mailhol, l’autoproclamé prophète qui a presque prédit la chute du président Ravalomanana et qui se voit président de la République en 2013. En allusion avec l’abaissement de l’âge requis pour être candidat à la présidentielle en fonction de son propre âge, Andry Rajoelina affirme que la maturité ni la sagesse n’attendent le nombre des années.

Officiellement, la campagne menée par le chef de l’autorité est pour sensibiliser les électeurs à aller voter pour choisir ou non une constitution idéale pour le pays. « Il y a des gens qui incitent les électeurs à ne pas voter, ce n’est pas du patriotisme », dénonce le champion des patriotes. Andry Rajoelina martèle que les autorités feront tout pour que le référendum ait lieu et se fasse dans les normes. « Nous n’accepterons qu’une minorité soit un obstacle pour l’avenir du pays ».

Andry Rajoelina part en tournée électorale pour peser de tout son poids sur le référendum. Il fait miroiter des projets de développement financés par des partenaires étrangers qui se soucient peu de la reconnaissance internationale. Pour bénéficier de ce projet, l’adoption de la Constitution Rajoelina est une étape. L’intéressé demande aux citoyens d’apporter leur part de brique et d’accomplir leur devoir, reprenant le slogan de la campagne pour le Oui. Malgré une propagande des plus explicites, la Commission électorale de la HAT n’a rien à dire puisque, jamais, le chef de l’autorité de fait ni les membres de son gouvernement ne disent pas la phrase interdite.

Hery Rakotomanana, le président de la CENI attend qu’il y ait une violation flagrante de la loi électorale pour agir. Cela veut dire qu’un ministre déclare textuellement : « Votez Oui ». Il n’en a pas besoin puisque la prétendue campagne de sensibilisation pour faire connaître le projet constitutionnel est une campagne en faveur du oui. Il aurait fallu autoriser la participation des membres du gouvernements ou du président à la campagne électorale que de voir de telle mascarade. La Commission électorale y perd de sa crédibilité.


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