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Rajoelina - Ravalomanana : Appel réciproque au dialogue

L'Express de Madagascar

Dans leur discours de fin d'année, Rajoelina et Ravalomanana ont chacun manifesté leur volonté de retourner à la table des négociations.

Une nouvelle lueur d'espoir sur le processus « consensuel » de résolution de la crise malgache. Les deux principaux protagonistes des événements de 2009 qui n'ont jusqu'à maintenant trouvé aucun terrain d'entente, semblent actuellement avoir la même sensation après deux ans d'inflexibilité. Ils ont chacun lancé un appel au rapprochement lors de leur message de fin d'année.

Tout en rappelant les réalisations du régime, même en absence de la reconnaissance internationale, le président de la Haute autorité de la transition (HAT), Andry Rajoelina, a affiché la prudence envers les autres tendances. Il a voulu tenir un discours rassembleur. « Nous devrions fournir des efforts pour nous écouter. On pourrait bien se rapprocher avec un respect mutuel, suivant la sagesse malgache », a-t-il prononcé, vendredi soir, sur les chaînes audiovisuelles publiques.

Le dirigeant de la transition a, dans la foulée, demandé l'arrêt des propos blessants, ainsi que de toute attitude provocatrice. Il s'est montré déterminé à mettre en place un gouvernement d'union nationale, favorable à toutes les épreuves électorales comme il a été décidé lors de la conférence nationale.

Pas de mesures d'apaisement
Une déclaration considérée par Hery Rasoamaromaka comme un geste d'homme d'État. Le coordonnateur régional du parti présidentiel Tanora malaGasy Vonona (TGV) a soulevé que Andry Rajoelina a depuis le début cherché une solution à la situation. Il a affirmé que le pouvoir avance de plus en plus dans la voie de sortie de crise déjà tracée. « Tout le monde, surtout ceux qui sont encore étrangers à la démarche, devrait actuellement accepter qu'on est arrivé au point de non-retour », a-t-il soutenu en qualifiant l'appel de Andry Rajoelina d'ouverture, malgré sa position de force.

Par contre, le secrétaire général de l'ancien parti au pouvoir Tiako i Madagasikara (TIM) proche de Marc Ravalomanana, Mamy Rakotoarivelo, a estimé que le message de Andry Rajoelina n'est pas fortuit, suite aux récentes négociations entre le TIM et l'Union des démocrates et républicains pour le changement (UDR-C) à Ambohimanambola. Cependant, il a manifesté une certaine déception sur la manière avec laquelle le président de la HAT a agi. « Nous avons attendu l'annonce de mesures d'apaisement dont la grâce en faveur des détenus politiques. Il n'en était rien », a-t-il déclaré, hier.

Mamy Rakotoarivelo a, malgré tout, exprimé la conviction de l'ancien président de la République en exil en Afrique du Sud, Marc Ravalomanana, de contribuer à remettre la Grande île à sa place au niveau du concert des Nations.

De son côté, l'ancien chef d'État a aussi, dans son message de fin d'année, affirmé que le gouvernement d'union nationale, ainsi que les autres structures transitoires seront instaurés.

Et la délégation de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) sera prochainement de retour avant de présenter son rapport à l'assemblée générale à Addis-Abeba à la fin du mois. « Nous ne sommes plus au stade des guéguerres politiques. On est à l'heure de la réconciliation et du dialogue, afin de procéder à la résolution pacifique et durable de la crise », a-t-il lancé dans son discours.


Fano Rakotondrazaka

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