Remaniement : Le gouvernement suspendu aux négociations

L'Express de Madagascar

Des avancées sont notées dans l'amorce des discussions de la sortie de crise amorcées ces derniers jours. Mais des points d'achoppement persistent encore.

Tour à tour, Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la transition (HAT), et l'ancien président Marc Ravalomanana, ont fait part de leur disposition pour trouver une issue à la crise. Mais des points restent à éclaircir dans les prochains jours, avant d'aboutir à un accord-cadre.

« La formation du gouvernement dépend de l'évolution des négociations en cours », a confié une source au courant du dossier hier. Il a évoqué la réunion entre les dirigeants de l'Union des démocrates et des républicains pour le changement (UDR-C) mandatés par Andry Rajoelina et la délégation de la mouvance de l'ancien président Ravalomanana. Bref, ceux qui sont considérés commes les deux principaux protagonistes de la crise, depuis une semaine.

Le gouvernement devait être mis en place après le référendum constitutionnel du 17 novembre, selon Andry Rajoelina. Mais l'évolution de la situation semble la retarder et l'entame des négociations entre les camps Rajoelina et Ravalomananana n'y est pas étrangère.

À entendre la même source, aucun nom consensuel n'est encore trouvé concernant le nom du futur Premier ministre. Mais celui du général Camille Vital, l'actuel chef du gouvernement, et celui d'Eugène Mangalaza semblent tout de même se dégager du lot, du moins jusqu'à la suspension des négociations jeudi.

Pour ce qui est de la clé de répartition, tout reste sur la table des négociations. « Des propositions sont avancées, mais rien n'est encore acquis », soutient une source au sein du camp Rajoelina. Sauf changement, l'un des points acquis concerne la création de deux postes de vice-Premier ministre.


Reconnaissance
Contacté sur la mise en place du gouvernement, un des indices concrétisant un accord politique, Harry Rahajason, directeur de la communication à la Présidence, renvoie au discours de Andry Rajoelina le 31 décembre. Ce dernier avait mentionné le projet de mise sur pied d'un gouvernement d'union, sans pour autant mentionner une date. Puis, il avait souhaité qu'il y ait « concession » et « dialogue sans arrière-pensées (...) », dans la mesure où tout le monde devrait « chercher ensemble la façon de développer le pays ».

De son côté, Marc Ravalomanana semble avoir donné des renseignements sur le calendrier des événements dans les prochaines semaines. « La délégation de la SADC viendra incessamment pour boucler ses rapports avant la réunion de l'Union africaine à Addis-Abeba avant la fin du mois.

Nous allons mettre en place un gouvernement d'union et les structures transitoires. Le temps est proche pour que nous obtenions la reconnaissance internationale », avait-il lancé dans son appel à la veille du Nouvel an.

La question du gouvernement n'est pas isolée dans les débats. Au-delà de la clé de répartition au sein des institutions de la transition, d'autres dossiers devront également être discutés durant les négociations. Des sources concordantes concèdent l'absence de point de convergence définitif sur le sort de Marc Ravalomanana.

Pour ce qui est du calendrier électoral, le président de la HAT a planté le décor. Il a évoqué la formation du gouvernement « pour nous permettre d'organiser les élections prévues cette année », selon ses termes. Il se réfère aux résolutions de la conférence nationale du 13 au 18 septembre.

Mais la mouvance Ravalomanana n'est pas de cet avis. « Il ne faut pas se précipiter dans l'organisation des scrutins pour éviter toute erreur dans la démarche. Il est crucial de tenir des consultations populaires suivant les normes internationales », rétorque Mamy Rakotoarivelo, chef de délégation, faisant référence à l'appui de la communauté internationale dans l'organisation des élections.

Les négociations sont suspendues depuis jeudi, durant la période du Nouvel an. Mais celles-ci devraient reprendre incessamment, sans qu'il y ait de date précise. Du moins jusqu'à hier soir.

Élargissement du Parlement en vue
L'élargissement du Congrès (CT) et du Conseil supérieur de la transition (CST) semble être en voie d'être adopté. L'idée d'étendre entre 110 à 115 les membres de la Chambre haute, et jusqu'à 300 ceux de la Chambre basse, fait son chemin durant les négociations entre le camp Rajoelina et celui de Ravalomanana.

Selon certaines indiscrétions, la composition actuelle du CT et du CST ne devrait pas être retouchée, y compris celle des bureaux permanents. En revanche, l'association Tanora malaGasy Vonona (TGV) devrait bénéficier du même quota que la mouvance Ravalomanana dans le choix de l'extension du Parlement.


Iloniaina Alain

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