Propos anti-communauté internationale de Rajoelina : l’opposition dénonce

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La déclaration de guerre contre la communauté internationale, avec une attaque à peine voilée contre les Etats-Unis d’Amérique, par Andry Rajoelina n’a pas été appréciée par tous les malgaches. Les opposants à l’autorité de fait dénoncent un faux nationalisme et appellent le président de la HAT à faire preuve de retenue.
L’opposant à l’autorité de fait, Fetison Andrianirina s’insurge contre la déclaration anti-communauté internationale de Andry Rajoelina. « Ce qui est étonnant chez nous, celui qui est en faute prétend être celui qui est dans le vrai en trompant le peuple malagasy », ironise-t-il. Il désapprouve le chef de l’autorité de fait. « Ce n’est pas la parole d’un sage car ceux qui dirigent le pays actuellement représentent le peuple malagasy même s’ils n’ont pas été élus ». L’homme de la mouvance Ravalomanana reste pragmatique. « Il faut mesurer nos propos sur la communauté internationale… est-ce que Madagascar et ses dirigeants peuvent subvenir aux besoins des 20 millions d’habitants », s’interroge-t-il.

Les propos tenus par Andry Rajoelina face à des représentants des chambres de commerce de pays africains et francophones ont marqué la radicalisation de la position de l’autorité de fait face à la position de la communauté internationale dans la crise malgache. Le président de la HAT a réitéré sa vision de la vraie réalité, comme aiment le dire ses médias. Il a affirmé que « le changement intervenu à Madagascar en mars 2009 est le résultat d’une aspiration populaire. Notre souhait serait que la communauté internationale prenne en considération ces aspirations au changement ».

Jusque-là, rien d’anormal. Puis vient le moment où, dans son discours, le jeune Andry Rajoelina fait référence à des propos un peu plus intellectuels empreints de philosophie politique qu’il a empruntés à un ami mystérieux pour dénoncer les « manipulations » perpétrées par les grandes puissances de la communauté internationale. Madagascar est majeur à l’image du continent africain « et il doit dépendre éperdument des volontés étrangères, des immixtions, des concepts imposés de l’extérieur… » dénonce Rajoelina.

Le président de fait croit briser le silence, « comment garder le silence, fermer les yeux, se boucher les oreilles face à cette inclinaison mortelle, à ce fourvoiement désastreux, à cette dérive inacceptable ? ». A ceux qui, ouvertement ou sournoisement veulent maintenir la HAT en l’état et contenir son élan, Andry Rajoelina adresse un message de fermeté. « Finis les atermoiements, les hésitations, les compromissions que nous étalons à la face du monde ».

« Chaque fois qu’un conseil extérieur nous conduit à mal faire, nous sommes coupables et nous devons assumer. Chaque fois que nous opérons un choix qui se révèle peu conforme aux intérêts supérieurs de la Nation, nous sommes coupables », déclarait l’ami du président de fait qui le cite indirectement. En défiant la communauté internationale, Andry Rajoelina prétend dire « non aux manipulations ». Sa déclaration pourrait s’adresser aux pays qui s’opposent à la transition anti-démocratique à Madagascar aussi bien qu’aux amis étrangers qui ont approuvé le coup d’Etat militaro-civil de 2009 au nom de leurs propres intérêts.

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