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Scolarisation des enfants : Les exclus du système, en hausse à Tanà

Midi Madagasikara


83,07% des enfants de la circonscription scolaire d'Antananarivo ont accès à l'école (CP1) en 2009-2010, soit 17% d'enfants non scolarisés. Quant au taux d'accès en 6e, il est de de 33,74%.
Ainsi, les exclus du système scolaire, il n'y en a pas que quelques centaines. Des milliers d'enfants frappent aux portes des associations et ONG oeuvrant, entre autres, dans l'éducation. Le nombre de ces enfants est en augmentation ces dernières années. Des enfants qui ne sont pas reçus dans les écoles publiques pour diverses raisons et qui n'ont évidemment pas les moyens d'avoir accès à l'éducation. Une partie d'entre eux sont pris en charge par des associations ou des ONG, mais force est de constater que ces structures non gouvernementales ne peuvent pas tous les accueillir.
En 2008, à Antananarivo, 5 885 enfants ont été scolarisés par des associations ou des ONG, regroupés au sein de la Plate-forme de la Société Civile pour l'Enfance (PFSCE). Cette année, ce chiffre est passé à 7 967, soit une augmentation de 35% en deux ans. Une étude menée en 2008 par la PFSCE sur les causes de l'exclusion scolaire à Antananarivo, a déjà mis en évidence la principale cause du non accès à l'éducation, à savoir la pauvreté. Les grandes difficultés financières des ménages les plus pauvres, ne permettent pas aux parents de payer les droits d'inscription dans les écoles publiques, bien que la scolarité y soit gratuite.
Restitution. Une nouvelle étude vient d'être réalisée par la PFSCE, avec le concours du Centre d'Etudes et de Recherches Juridiques (CEReJ), du département de droit de l'université d'Antananarivo. Une suite logique de l'étude de 2008, qui vise cette fois l'actualisation des données se rapportant aux causes de l'exclusion scolaire. Ce, afin de renforcer les efforts de la société civile en faveur d'un accès à l'éducation pour chaque enfant et ceux de l'Etat pour que l'accès à l'éducation soit véritablement « pour tous ».
Restitués hier à l'AFT Andavamamba, les résultats de cette étude sont sans équivoque : beaucoup d'enfants restent exclus du système scolaire pour un certain nombre de raisons, liées à la pauvreté, à la famille et à la communauté, mais également à des failles du système éducatif, aux écoles elles-mêmes, aux partenaires et à certains membres des autorités étatiques décentralisées.
La PFSCE, pour sa part, tente de renforcer ses actions en faveur de l'éducation et de la formation des enfants en situation d'exclusion scolaire. Des appuis en matière d'alimentation, de santé, ainsi que le soutien économique aux parents sont proposés, avec des résultats très encourageants. « C'est, en fait, un véritable plaidoyer que nous menons en faveur de ces enfants exclus de la capitale », précise alors Noromanana Lalaharivony, coordinatrice de la PFSCE. Et d'ajouter : « Nous estimons que la société civile a son mot à dire concernant ce problème, celle-ci à travers ses actions, oeuvre pour l'amélioration de lasituation locale en matière d'éducation ».
Parmi les propositions de stratégies et d'actions pour l'accessibilité à l'école et la rétention scolaire des enfants démunis ou issus de familles vulnérables, figure l'implication des Fokontany, la structure la plus proche des familles, en partenariat avec la PFSCE pour l'identification et le ciblage des enfantsconcernés. De même, une série de préparations à la scolarisation (motivation de l'enfant, préparation morale et matérielle de la famille) ainsi qu'un suivi des études et un soutien à la famille, s'avèrent essentiels pour la réussite de la scolarisation ou la formation des enfants.
Hanitra R.

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