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Manifestations Guy Maxime Ralaiseheno arrêté

L'Express de Madagascar


Guy Maxime Ralaiseheno ceinturé par deux gendarmes.
Guy Maxime Ralaiseheno ceinturé par deux gendarmes.
Le leader de l'AMM a été arrêté samedi en plein Analakely. Il réclamait le départ d'Andry Rajoelina.

Guy Maxime Ralaiseheno devait sûrement s'attendre au dénouement de sa manifestation « non autorisée » de samedi. Ce jour-là, le rendez-vous de l'Association des Maires de Madagascar (AMM) s’est soldé par l'arrestation de l'ancien maire d'Ankaraobato, président de cette association, à coups de grenades lacrymogènes.
La centaine de manifestants, encadrés par quelques membres de l'AMM, renforcés par ceux de la mouvance des trois anciens présidents, ont occupé une partie de l'esplanade d'Analakely, dès 10 heures. Au début, les forces de l'ordre n'ont fait que sillonner les alentours, à bord de leurs véhicules. Elles ne sont intervenues qu'une heure plus tard, d'abord en éparpillant les manifestants avec les grenades lacrymogènes. Guy Maxime Ralaiseheno, très fier avec son écharpe autour de la taille, est appréhendé et emmené assez brutalement par une dizaine de militaires, sous les yeux ébahis et impuissants de ses partisans.

Le leader de l'AMM est ensuite emmené à Betongolo. Aux dernières informations, il y est toujours détenu, en attendant son défèrement au parquet. Des manifestants des « Trois mouvances » ne ratant aucune occasion de se manifester en public, de la Base Aéronavale d'Ivato à l'esplanade d' Analakely, étaient également dans les environs.

Pression sur le régime
La veille, Guy Maxime Ralaiseheno a clairement fait entendre l'objet de la manifestation: faire pression sur le régime pour la mise en place d'une « Transition neutre et consensuelle". L'AMM se refuse d'entrer dans le jeu des tenants du pouvoir actuel, d'où le boycott des communales du 20 décembre. Selon cette association de 500 membres, la Transition actuelle ne mène que vers d'autres crises. À la place , elle réclame «une transition dirigée par une personnalité neutre », non encore identifiée . En clair, l'Amm veut le départ d'Andry Rajoelina de la tête de la Transition.

L'arrestation de Guy Maxime Ralaiseheno rejoint les autres « prises de rue » de ces derniers temps. En attendant son passage au parquet d'Anosy , il retrouve momentanément les autres leaders politiques, tels Fetison Rakoto Andrianirina de la mouvance Ravalomanana, aux « mutins de la Bani » qui ont jeté les armes le même jour. Les mouvements et les manifestations de ces leaders, tant civils qu'élus ou militaires, se sont concentrés autour de la présidence de la HAT, avec le départ d'Andry Rajoelina comme dénominateur commun.
Misaina Rakotondratsima

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