Mutinerie : Des politiciens à convoquer ?

L'Express de Madagascar

Des militaires cernant la clôture de la BANI pendant l’assaut samedi.
Des militaires cernant la clôture de la BANI pendant l’assaut samedi.
 
 
Le colonel Richard Ravalomanana n'exclut pas l'extension de l'enquête sur la mutinerie d'Ivato aux politiciens.

L'enquête sur la mutinerie matée à la Base aéronavale d'Ivato (BANI) ne se limiterait pas aux militaires. Son extension aux politiciens, surtout à ceux qui ont appelé à la prise de responsabilité des forces armées « pour faire sortir le pays de la crise » n'est pas à exclure.

Joint au téléphone, le colonel Richard Ravalomanana a ainsi confié hier que des politiciens seraient à interpeller pour cette affaire, si l'enquête en a besoin. Interrogé sur l'état de la situation au niveau de la gendarmerie à Ankadilalana où les dix officiers sont détenus et auditionnés, le commandant de la Circonscription régionale de la gendarmerie nationale (CIRGN) d'Antananarivo a soutenu que dans le cas présent, le délai de détention est de 15 jours. « Mais je pense que cela n'ira pas jusque là. Les forces de l'ordre s'efforcent de traiter le dossier d'une manière rapide mais crédible », a-t-il soutenu. Une déclaration signifiant que l'éventuelle audition des politiciens à Ankadilalana se tiendra prochainement.

Perquisitions
Parmi les personnalités politiques susceptibles de faire l'objet d'une enquête à cause du message qu'il a adressé aux forces armées, Monja Roindefo n'a pas tardé à réagir. « Je suis grand-croix de première classe. On ne m'interpelle pas. De toute façon, une infraction a ses éléments constitutifs », se défend-il, ajoutant que de telles arrestations ne conduiront jamais à la résolution de la crise.

Selon l'ancien Premier ministre de la Haute autorité de la transition (HAT), dénoncer la défaillance du pouvoir fait partie des devoirs des politiciens. « Moi, j'ai aussi beaucoup d'amis militaires. J'ai effectué le service national et je suis militaire de réserve. Je suis en contact avec le général Noël Rakotonandrasana, un des mes ministres, jusqu'aux derniers moments », a-t-il révélé hier, lors d'un entretien.

Hier, des perquisitions ont été effectuées aux domiciles du général Noël Rakotonandrasana, du lieutenant- colonel Charles Randrianasoavina et du professeur Raymond Ranjeva. D'après des sources auprès des forces de l'ordre, trois chèques de 200 millions d'ariary, de seize millions d'ariary et de trois millions d'ariary ont été découverts chez le général, tandis que le plan du coup de force, ainsi qu'une liste de futurs membres de gouvernement à la tête duquel se mettrait une femme Premier ministre auraient été trouvés au domicile du lieutenant-colonel Charles Randrianasoavina à Ankadivato.

Depuis samedi, dix officiers mutins dont, entre autres, le général Noël Rakotonandrasana et le lieutenant-colonel Charles Randria- nasoavina, sont détenus à Ankadilalana. Six autres, déjà poursuivis pour différentes charges, ont été immédiatement placés à la maison de force de Tsiafahy.


Fano Rakotondrazaka

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