Négociations : La SADC insiste sur la consensualité

Leonardo Simao, émissaire de la SADC à son arrivée.

Leonardo Simao, émissaire de la SADC à son arrivée

L'Express de Madagascar


Leonardo Simao, émissaire de la SADC, revient à la charge. Il relance le dialogue pour une sortie de crise.
La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ne baisse pas les bras. Elle compte poursuivre le processus consensuel malgré la mise en garde claire de Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la transition.

« Notre mission consiste à encourager le peuple et les autorités à déployer les efforts pour chercher une solution pérenne à la crise », a indiqué Leonardo Simao, émissaire du bloc économique régional, ancien ministre des Affaires étrangères mozambicain, à son arrivée à Ivato hier. Il plante le décor, muni des résolutions du Sommet de la SADC du 20 novembre à Gaborone, appelant à la « reprise du dialogue, en faveur d’un processus de transition crédible, inclusif, consensuel et neutre ».

Leonardo Simao accomplit une mission compliquée, compte tenu de la position affiché par Andry Rajoelina, pour la sortie de crise. Jeudi, ce dernier avait fermé la porte à toute discussion, hormis celle issue de l'accord politique d'Ivato. « Le peuple malgache a exprimé son opinion par la voie des urnes. Chaque citoyen a montré sa détermination, pour l’avènement de la 4ème République (...) Si ces émissaires de la SADC sont venus pour semer le trouble, qu’ils restent chez eux ! (...) », avait -t-il mis en garde.


Relancer le dialogue 
 
L'émissaire de la SADC ne se démonte pourtant pas et affiche sa volonté « Il a le droit d'avoir son opinion », rétorque-t-il tout en revenant sur la notion de consensualité. « Nous allons travailler de concert pour trouver une solution consensuelle, jusqu’au retour à la normale », ajoute-t-il.

Leornado Simao nuance les propos tenus par Tomaz Salomao, secrétaire exécutif de la SADC à la presse botswanaise. « Nous nous en tenons aux résolutions du Sommet extraordinaire », avance-t-il, pour tempérer la déclaration de non-reconnaissance du référendum du 17 novembre par les chefs d'État des pays membres du bloc économique régional.

L'ancien diplomate ne dévoile pas sa stratégie pour « relancer le dialogue ». Dès son arrivée, il a rencontré le corps diplomatique à Andraharo. Selon une source sûre, il devrait rencontrer d'autres entités avant de structurer son programme.

Mais la réaction de la classe politique est différente. Raharinaivo Andrianantoandro, président du Congrès, est d'accord avec l'émissaire pour la poursuite du dialogue, car le report des communales constitue déjà une chance aux discussions. Mais il insiste quand même sur la poursuite du processus actuel. « Permettez-moi de ne pas rêver (...) à vous voir soutenir notre processus actuel », réclame-t-il, lors de la cérémonie de sortie de promotion du Youth leadership training program (YLTP).

Le président du Congrès adresse en même temps un message aux parties concernées par la crise , de mieux asseoir le processus actuel. « D'une part, il faudrait prendre des mesures d'apaisement comme la réouverture des radios fermées ou encore engager le procès des hommes politiques en détention préventive. D'autre part, l'autre camp devrait cesser la provocation », lance-t-il.


Iloniaina Alain

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