Andry Rajoelina sous pression après une tentative de putsch
Le Point
La tentative de putsch de quelques officiers malgaches semblait piétiner jeudi à Antananarivo, tout en accentuant la pression sur le président Andry Rajoelina. Retranchés dans une caserne des faubourgs de la capitale, les mutins, au nombre d'une vingtaine, avaient annoncé mercredi avoir dissous toutes les institutions gouvernementales et mis en place un conseil militaire pour diriger le pays. Mais jeudi après-midi, aucune mesure n'avait été prise et ils ne s'étaient emparés ni du palais présidentiel ni de l'aéroport comme ils l'avaient promis.
Le général Charles Andrianasoavina, qui dirige le groupe des mutins, a démenti que des pourparlers étaient en cours avec le gouvernement pour tenter de résoudre pacifiquement la crise. "Il n'y a pas de négociations. Ce n'est pas nous qui ferons le premier pas", a-t-il dit. Un responsable de l'armée, le général Andrianazary, a pour sa part fait état de discussions entre les responsables des forces armées et les rebelles, tout en rejetant le terme de négociations.
Les mutins ont reçu l'appui de l'ancien président Albert Zafy. "Nous soutenons l'action des officiers rebelles, a déclaré Zafy à Reuters. Andry Rajoelina et (le Premier ministre) Camille Vital doivent démissionner et ne pas s'accrocher au pouvoir. Si des officiers disent que les choses vont mal, c'est à cause de la corruption, de la mauvaise gouvernance et du manque de respect pour le peuple."
Le "oui" en tête au référendum, mais faible participation
Andry Rajoelina, arrivé au pouvoir en 2009 avec l'appui de certains des actuels mutins, a paru peu ébranlé par cette tentative de putsch. Le dirigeant autoproclamé a le soutien des principaux chefs militaires, qui ont promis d'écraser la mutinerie. "J'ai reçu une lettre me menaçant de mort si je ne démissionnais pas. Grâce à Dieu, je suis toujours là", a déclaré Rajoelina, mercredi soir, à des journalistes. L'armée malgache s'est divisée plusieurs fois depuis le coup de force de 2009. L'un des mutins, le général Noël Rakotonandrasana, avait soutenu Rajoelina dont il était devenu le ministre des Forces armées. Mais il a été limogé en avril dernier à la suite de rumeurs de coup d'État.
Selon un responsable militaire, la situation va se régler au niveau interne. "Il s'agit d'une affaire militaire. Nous sommes toujours en train de voir ce que veulent les mutins", a-t-il dit à Reuters sous le sceau de l'anonymat. La France a évoqué jeudi le risque de voir s'accroître la crise à Madagascar avec cette tentative de coup de force. "Les autorités malgaches déclarent contrôler la situation. Il leur appartient de résoudre au mieux cette mutinerie, dans le respect des droits de l'homme", a dit Christine Fages, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
La tentative de putsch a coïncidé avec la tenue, mercredi, d'un référendum constitutionnel prévoyant notamment d'abaisser de 40 à 35 ans l'âge minimal pour exercer la fonction de président, ce qui permettrait à Rajoelina, qui a 36 ans, de se maintenir au pouvoir légalement. La consultation est considérée comme une tentative pour Rajoelina de légitimer sa prise de pouvoir, condamnée par la communauté internationale. Les premiers résultats, issus de 1.000 bureaux de vote sur les 18.000 que compte le pays, placent le "oui" largement en tête, mais avec un taux de participation juste en dessous de 50 %.
http://www.lepoint.fr/monde/andry-rajoelina-sous-pression-apres-une-tentative-de-putsch-18-11-2010-1264217_24.php
La tentative de putsch de quelques officiers malgaches semblait piétiner jeudi à Antananarivo, tout en accentuant la pression sur le président Andry Rajoelina. Retranchés dans une caserne des faubourgs de la capitale, les mutins, au nombre d'une vingtaine, avaient annoncé mercredi avoir dissous toutes les institutions gouvernementales et mis en place un conseil militaire pour diriger le pays. Mais jeudi après-midi, aucune mesure n'avait été prise et ils ne s'étaient emparés ni du palais présidentiel ni de l'aéroport comme ils l'avaient promis.
Le général Charles Andrianasoavina, qui dirige le groupe des mutins, a démenti que des pourparlers étaient en cours avec le gouvernement pour tenter de résoudre pacifiquement la crise. "Il n'y a pas de négociations. Ce n'est pas nous qui ferons le premier pas", a-t-il dit. Un responsable de l'armée, le général Andrianazary, a pour sa part fait état de discussions entre les responsables des forces armées et les rebelles, tout en rejetant le terme de négociations.
Les mutins ont reçu l'appui de l'ancien président Albert Zafy. "Nous soutenons l'action des officiers rebelles, a déclaré Zafy à Reuters. Andry Rajoelina et (le Premier ministre) Camille Vital doivent démissionner et ne pas s'accrocher au pouvoir. Si des officiers disent que les choses vont mal, c'est à cause de la corruption, de la mauvaise gouvernance et du manque de respect pour le peuple."
Le "oui" en tête au référendum, mais faible participation
Andry Rajoelina, arrivé au pouvoir en 2009 avec l'appui de certains des actuels mutins, a paru peu ébranlé par cette tentative de putsch. Le dirigeant autoproclamé a le soutien des principaux chefs militaires, qui ont promis d'écraser la mutinerie. "J'ai reçu une lettre me menaçant de mort si je ne démissionnais pas. Grâce à Dieu, je suis toujours là", a déclaré Rajoelina, mercredi soir, à des journalistes. L'armée malgache s'est divisée plusieurs fois depuis le coup de force de 2009. L'un des mutins, le général Noël Rakotonandrasana, avait soutenu Rajoelina dont il était devenu le ministre des Forces armées. Mais il a été limogé en avril dernier à la suite de rumeurs de coup d'État.
Selon un responsable militaire, la situation va se régler au niveau interne. "Il s'agit d'une affaire militaire. Nous sommes toujours en train de voir ce que veulent les mutins", a-t-il dit à Reuters sous le sceau de l'anonymat. La France a évoqué jeudi le risque de voir s'accroître la crise à Madagascar avec cette tentative de coup de force. "Les autorités malgaches déclarent contrôler la situation. Il leur appartient de résoudre au mieux cette mutinerie, dans le respect des droits de l'homme", a dit Christine Fages, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
La tentative de putsch a coïncidé avec la tenue, mercredi, d'un référendum constitutionnel prévoyant notamment d'abaisser de 40 à 35 ans l'âge minimal pour exercer la fonction de président, ce qui permettrait à Rajoelina, qui a 36 ans, de se maintenir au pouvoir légalement. La consultation est considérée comme une tentative pour Rajoelina de légitimer sa prise de pouvoir, condamnée par la communauté internationale. Les premiers résultats, issus de 1.000 bureaux de vote sur les 18.000 que compte le pays, placent le "oui" largement en tête, mais avec un taux de participation juste en dessous de 50 %.
http://www.lepoint.fr/monde/andry-rajoelina-sous-pression-apres-une-tentative-de-putsch-18-11-2010-1264217_24.php