Madagascar: un général affirme "suspendre" les institutions, la capitale calme

Le Parisien

 
 Un général de l'armée malgache, actuellement sans affectation, a affirmé mercredi devant la presse avoir "suspendu" les institutions, une déclaration restée sans effet à Antananarivo où la situation était normale dans l'après-midi.
"A partir de maintenant, toutes les institutions existantes sont suspendues, et c'est un Comité militaire qui va gérer les affaires du pays", a affirmé le général Noël Rakotonandrasana.
Accompagné d'une vingtaine de militaires, l'officier s'exprimait au d'une conférence de presse organisée dans un camp militaire proche de l'aéroport d'Antananarivo, en périphérie de la capitale.
Cette déclaration était restée sans effet mercredi après-midi dans la capitale malgache où aucun déploiement militaire ou incident n'a été constaté. Elle intervient le jour-même de la tenue d'un référendum constitutionnel organisé par l'homme fort du pays Andry Rajoelina, première étape d'un processus de sortie de que conteste une partie de l'opposition.
"Nous sommes en réunion" à ce sujet, a réagi le Premier ministre Camille Vital, interrogé au téléphone par l'AFP sur l'annonce du général Rakotonandrasana.
"Nous essayons de trouver une solution pour apaiser la situation car on ne veut pas perturber le référendum", a expliqué M. Vital. Avant d'ajouter: "Ils sont dans le camp, (...) ils sont au nombre de 18. (...) Il ne faut jamais sous-estimer personne mais notre souci est la bonne tenue du référendum".
Dans son communiqué, le général Rakotonandrasana n'a fait aucune mention de ce processus de sortie de ou du référendum en cours, estimant simplement que "règnent l'état de non-droit et les abus de pouvoir".
Il a appelé "tous les militaires, gendarmes et policiers à rejoindre leur camp d?origine".
Madagascar est plongée dans une grave crise politique et économique depuis la fin 2008 et après l'éviction en 2009 du président Marc Ravalomanana par M. Rajoelina, avec le soutien de la rue et d'une grande partie de l'armée.
Le général Rakotonandrasana est précisément celui qui avait pris la tête de la mutinerie en mars 2009, faisant basculer le rapport de force et conduisant à la démission du président Ravalomanana.
Il avait par la suite été nommé ministre des Forces armées, avant d'être limogé en avril 2010 pour des soupçons de conspiration contre le régime.
Il est depuis sans affectation militaire mais appartient au Raiamendreny Mijoro, un comité des sages qui a notamment organisé, en septembre, la Conférence nationale qui marquait le début du processus de sortie de crise initié par la signature d'un accord politique entre M. Rajoelina et un centaine de partis.


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